Le 28 janvier, l'Inra a présenté les résultats de son étude Ecophyto R&D. Réalisée à la demande des ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie, elle a pour but de dégager des voies de réduction pour l'usage des phytos.
L'Inra a d'abord réalisé un état des lieux. En viticulture, il montre qu'en 2006, 77 % des parcelles étaient conduites en raisonné, avec un indice de fréquence des traitements (IFT) moyen de 13. Les traitements systématiques se faisaient encore dans 13 % des parcelles (IFT de 21,3). Seulement 7 % des parcelles étaient conduites en protection intégrée (IFT de 8,4) et 2 % en bio (IFT de 9,4).
Selon Christian Gary, de l'Inra de Montpellier, il existe donc des marges de progrès significatives. Toutefois, l'objectif de réduction de 50 % des phytos donné par le Grenelle de l'environnement, au niveau national, paraît très ambitieux. Il correspondrait en année moyenne comme 2006 au basculement de « toute l'agriculture française en production intégrée : la baisse de la pression pesticide est estimée alors à 37 % en viticulture », indique l'Inra. Cette baisse serait supérieure pour les grandes cultures et les prairies.
Pour la vigne, la généralisation de la production intégrée pourrait se traduire par des baisses de rendement assez conséquentes. Et, les producteurs devraient monter en gamme pour préserver leurs marges. Selon l'Institut, une réduction de l'ordre de 30 % du recours aux pesticides à l'échelle nationale serait plus envisageable.