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ACTUS - RÉGIONS

LANGUEDOC-ROUSSILLON Beaucoup sont à bout

Frédérique Ehrhard - La vigne - n°218 - mars 2010 - page 16

D'après une étude des CER France du Midi, les trois quarts des vignerons ont obtenu un résultat négatif en 2008.
Les vignerons réduisent très fortement leurs prélèvements personnels et injectent des capitaux privés quand ils le peuvent, dans leur exploitation. Ici, des vignes près de la Cité de Carcassonne. © P. ROY

Les vignerons réduisent très fortement leurs prélèvements personnels et injectent des capitaux privés quand ils le peuvent, dans leur exploitation. Ici, des vignes près de la Cité de Carcassonne. © P. ROY

Le réseau des CER France du Midi vient de publier une étude basée sur les résultats comptables 2008 de 1 058 exploitations viticoles. Le constat est net : la crise touche la plupart des vignerons. « 75 % des exploitations de l'échantillon ont des résultats négatifs », affirme Bernard Anthérieu, responsable du service Etudes des CER France du Midi.

Parmi les coopérateurs, seuls ceux placés sur des niches qualitatives et commerciales, obtiennent un résultat positif de 254 €/ha en moyenne. A l'opposé, 40 % des coopérateurs les moins bien lotis perdent en moyenne 1017 €/ha, avec un produit brut inférieur à 2 500 €/ha.

En cave particulière, les vignerons qui vendent surtout en vrac et qui dégagent un produit brut inférieur à 3 500 €/ha perdent en moyenne 1 027 €/ha. Au-delà de 3 500 €/ha de produit brut, il leur manque encore 327 €/ha pour couvrir leurs frais. Pour ceux qui vendent surtout en bouteilles, les pertes atteignent 802 €/ha, mais cette moyenne cache de grandes disparités. Un quart de ces exploitations gagne plus de 1 000 €/ha, alors qu'un quart est très déficitaire.

Tenir malgré tout

Pour couvrir les frais, il manque en moyenne 1 000 €/ha. Avec des vins de pays payés à 45 €/hl, il faudrait produire 110 ou 120 hl/ha pour trouver un équilibre. Mais toutes les exploitations ne peuvent pas espérer de tels rendements. A 50 hl/ha, il faudrait que les vins soient payés 20 €/hl de plus, ce qui ne représente que 0,15 € par col.

En réaction, les vignerons réduisent très fortement leurs prélèvements personnels et injectent des capitaux privés, quand ils le peuvent, dans leur exploitation. Ils réduisent les investissements au minimum. Mais cela ne peut plus durer. « La crise a démarré il y a cinq ans, estime Bernard Anthérieu. Aujourd'hui, beaucoup sont au bout de leur capacité de résistance. »

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