Inquiets, désemparés, parfois résignés. Le 3 mai quelque 150 producteurs de muscadet se sont regroupés devant le siège de l'interprofession à La Haye-Fouassière (Loire-Atlantique), à l'occasion d'une réunion entre production et négoce. Ils sont venus demander des explications aux responsables de la filière. Joël Forgeau, président de l'ODG muscadet, a joué franc jeu. « Je ne vais pas vous faire de beaux discours populistes. On n'est pas capable de vendre 600 000 hl demain. Les réponses ne sont pas belles à entendre. Elles s'appellent distillation, arrachage, cessation d'activité, mais on attend des réponses des pouvoirs publics pour obtenir des aides. » Denis Rolandeau, le président des négociants du Val de Loire, a martelé que le négoce croit à l'avenir du muscadet. Patrice Laurendeau, président d'Interloire, a rappelé le plan de 700 000 euros, programmé par l'interprofession, pour soutenir les ventes en France et à l'export. Le muscadet a perdu d'importants marchés après le gel de 2008. « Trois ans seront nécessaires pour reprendre les positions perdues », a indiqué Denis Rolandeau. Mais pour les producteurs, le temps ne se compte pas en année, ni même en mois.