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VIN

Le CO2 fermentaire, un gaz de valeur

Cécile Vuchot - La vigne - n°220 - mai 2010 - page 57

En réagissant sur de la soude ou de la chaux, il donne des sels ayant une valeur.
CE BICARBONATE DE SOUDE a été récolté au château Guiraud à Sauternes. Il est issu du CO2 produit par la fermentation du vin. Ce processus de transformation s'inscrit dans une démarche environnementale, puisqu'il peut capter la quasi-totalité du CO2 fermentaire.

CE BICARBONATE DE SOUDE a été récolté au château Guiraud à Sauternes. Il est issu du CO2 produit par la fermentation du vin. Ce processus de transformation s'inscrit dans une démarche environnementale, puisqu'il peut capter la quasi-totalité du CO2 fermentaire.

Alcion Environnement, société basée à Paris, transfère à la filière vinicole le procédé ValeCarb qui transforme le CO2 en composés chimiques commercialisables. Capté par un réseau de tuyauteries, le CO2 fermentaire arrive dans une installation où il est lavé par une solution de soude ou de chaux. Il se forme alors du carbonate de sodium, du bicarbonate de soude ou du carbonate de calcium et de l'eau.

Au moins cinq ans pour un retour sur investissement

Le mélange est envoyé sur des filtres qui séparent les sels de l'eau laquelle est recyclée. Les cristaux, récupérés dans les filtres, peuvent être broyés sur place, pour être épandus dans les vignes s'il s'agit de carbonate de calcium. Ils peuvent également être vendus à l'industrie chimique, agroalimentaire, cosmétique ou verrière.

La tonne de bicarbonate de soude se vend 300 euros. A ce prix, le retour sur investissement se fait au bout de cinq ans, minimum. « C'est un complément de revenu, qui s'inscrit dans le développement durable, souligne Jean-Philippe Ricard d'Alcion Environnement. La fermentation produit environ 10 kg de CO2 par hectolitre de vin. Donc 1 000 hl de vin émettent 10 tonnes de CO2. Si on en capte 80 %, on obtient 15 tonnes de bicarbonate de soude. Nous avons réalisé des tests en 2009 au château Guiraud, à Sauternes durant lesquels nous avons capté plus de 90 % du CO2. »

Il s'agit maintenant de développer le procédé à l'échelle industrielle. Les premières installations seront mises en fonctionnement au cours des prochaines vendanges.

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