Cépage réputé difficile, le gamay s'en sort plutôt bien lorsqu'il est produit sous une indication géographique protégée dans le Sud- Ouest. Bon an, mal an, la cave de Labastide-de-Lévis (Tarn) met sur ce marché environ 10 000 hl.
« Nous vendons un peu plus de la moitié sous la dénomination de zone Côtes-du-Tarn. Le reste est en IGP régionale Comté Tolosan. Depuis deux ans, la demande pour cette dernière s'amplifie, explique le directeur technique, Claude Houbart. Chaque année, on vend tout notre gamay IGP. Cette campagne a été un peu plus tardive que la précédente mais, début » mai, tous les lots étaient réservés. Nous sommes parvenus à maintenir les prix de l'an passé. » Et de conclure : « Ce marché est bien plus actif que celui en AOC Gaillac où il ne se passe pas grand-chose…
Propos confirmés par le négociant Michel Carrère : « Comme le marché des IGP Gamay du Sud-Ouest se développe, de plus en plus de producteurs de gaillac affectent ce cépage à la production d'IGP. C'est d'autant plus avantageux que ce cépage est assez productif. Entre un marché plus actif et des rendements supérieurs, la rentabilité à l'hectare est bien meilleure… » Lui aussi constate un intérêt grandissant pour la dénomination régionale, Comté Tolosan : « La zone d'approvisionnement étant plus importante, elle nous offre plus de liberté d'assemblage. »
Vinovalie, regroupement de quatre caves coopératives, estime de son côté que la demande pour son gamay IGP s'explique par la maîtrise technique que la cave a acquise. Olivier Cabirol, directeur adjoint, précise : « La thermovinification nous permet de proposer des vins souples, fruités avec une bonne concentration mais sans tannins. C'est exactement ce que demande le marché… »