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VENDRE - C'est tendance

Les salons de proximité marchent très fort

Chantal Sarrazin - La vigne - n°222 - juillet 2010 - page 56

Les marchés aux vins locaux sont à la mode. Le succès des anciens ne se dément pas. De nouveaux se créent. Et des idées émergent pour combiner le vin avec d'autres plaisirs.

Les marchés locaux, réservés aux vignerons d'une région, sont au goût du jour. Celui de Panzoult, près de Chinon, en Indre-et-Loire, ne désemplit pas. Pourtant, il est cinquantenaire. Et que dire du marché aux vins de Côte-Rôtie, à Ampuis (Rhône), qui vient de fêter ses quatre-vingts ans ? Lui aussi enregistre un succès grandissant avec 15 000 entrées cette année. Le tam-tam de ces succès se propage dans les vignobles. Et la crise aidant, la formule fait des émules. « L'an dernier, nous avons organisé notre premier marché aux vins pour accroître la notoriété de notre appellation », indique Thibault Liger-Belair, du syndicat de Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or). Cette année, les vignerons de Cairanne, puis ceux de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) leur ont emboîté le pas. Les deux événements ont eu lieu en avril dernier, à quinze jours d'intervalle.

Tous ces salons de proximité attirent le client et font vendre. « Les consommateurs veulent de plus en plus être rassurés, observe Charles Pain. Ils recherchent et apprécient le contact direct avec le vigneron. » Thibault Liger-Belair confirme : « La Bourgogne est un vignoble compliqué, les personnes qui viennent à notre rencontre sont friandes d'explications sur nos terroirs, nos climats, nos vins… »

Autre avantage pour les visiteurs : ils peuvent découvrir toute l'offre d'une région ou d'un cru en un seul et même lieu. Au final, les achats sont au rendez-vous. « Nous remarquons que les bouteilles haut de gamme, entre dix et vingt euros, rencontrent le plus de succès », commente Régis Neau, président du syndicat des côtes de saumur, organisateur de Festivini.

Dans la foulée, les salons évoluent pour gagner en attractivité. Les uns font venir des artistes pour enchanter à la fois les yeux, les oreilles et les papilles. Les autres jouent sur les accords mets et vins. « Depuis deux ans, nous offrons le gîte et le couvert, commente Jean-Philippe Granier, organisateur des Festivales, à Lattes, dans l'Hérault. Les gens apprécient le vin à condition qu'il leur soit proposé dans un cadre convivial, servi avec des mets, et à bonne température. »

Ampuis La référence

 © M. OUVRIÉ

© M. OUVRIÉ

Le marché aux vins de Côte-Rôtie, à Ampuis (Rhône), a battu son record de fréquentation lors de sa 82e édition qui a eu lieu du 22 au 25 janvier 2010. Le secret de la réussite ? « C'est le seul endroit au monde où l'on peut déguster autant de côte-rôtie en un lieu », résume David Duclaux, vigneron à Ampuis. Sur la soixantaine d'exposants, 46 se trouvent sur la prestigieuse appellation. Les autres viennent des appellations voisines : Saint-Joseph, Croze-Hermitage… Le salon est réservé aux vignerons des côtes-du-rhône septentrionales. Marcel Guigal, Yves Cuilleron, Jean-Michel Gérin : les grands noms sont là. Les organisateurs disposent d'un budget de communication de 20 000 euros. « Tous les ans, nous enregistrons 500 visiteurs supplémentaires, soulignent-ils. Ils viennent de plus en plus loin et ont un pouvoir d'achat élevé. » Il se vendrait 40 000 bouteilles de côte-rôtie durant le salon. A 20 euros de moyenne, les recettes avoisineraient 800 000 euros pour cette seule appellation !

61 exposants.

15 000 visiteurs.

Stand payé en bouteilles versées au syndicat des vignerons.

Ils se renouvellent pour rester dans le vent… Festivini parie sur les animations

Le marché aux vins de Saumur (Maine-et-Loire) devient Festivini. Il se tenait le premier week-end de septembre. Pour attirer davantage de visiteurs, les organisateurs ont décidé de le faire durer pendant une semaine, l'enrichissant d'un programme d'animations : cours de dégustation, ateliers du goût pour les enfants, visites commentées de la ville, concerts, dégustations de produits locaux… Quatre à cinq mille personnes sont attendues du 4 au 12 septembre. Les organisateurs leur promettent vins, saveurs et bonne humeur.

50 exposants.

2 500 visiteurs.

50 € le stand.

Ils se renouvellent pour rester dans le vent… Panzoult devient une foire d'été

 © NOUVELLE RÉPUBLIQUE/V. PERNETTE

© NOUVELLE RÉPUBLIQUE/V. PERNETTE

« Notre manifestation a 50 ans », lance Charles Pain, président des vignerons de Panzoult (Indre-et-Loire). Au départ, c'était l'occasion de faire déguster le millésime, le 1er mai, lors de la fête communale. Dix-sept vignerons sont installés dans une ancienne carrière de tuffeau où chacun possède son espace propre, creusé dans la pierre. A partir de cet été, le lieu sera ouvert tous les jours. Une personne fera goûter les vins des dix-sept domaines. Jusqu'à présent, chaque viticulteur vendait en moyenne deux cents bouteilles, chaque 1er mai, lors de la foire.

17 exposants.

2 700 visiteurs.

100 € le stand.

Ils se renouvellent pour rester dans le vent… Les Festivales offrent gîte et couvert

« Il y a dix ans, nous avons créé un marché paysan à Lattes (Hérault), indique Jean-Philippe Granier, directeur du syndicat de l'AOC Languedoc. Nous l'avons transformé en une formule plus conviviale. Désormais, tous les mardis de juillet et d'août, de 19 à 23 heures, les visiteurs peuvent aussi consommer des vins et dîner sur place. »

Le restaurant du mas de Saporta propose un menu à 18 euros. Après avoir dîné ou acheté leurs vins, les visiteurs peuvent rentrer à Montpellier avec une navette mise à disposition par les organisateurs. Le concept a essaimé à Pézenas, à Nîmes et à Sommières.

15 à 20 exposants.

500 visiteurs.

20 € le stand.

Nuits-Saint-Georges Au grand jour

« Nous avons créé ce salon, voilà deux ans, pour répondre à une demande de la clientèle qui regrettait de ne pas pouvoir acheter de vins lors de la vente des hospices de Nuits-Saint-Georges », annonce Thibault Liger-Belair, membre du syndicat viticole. Le salon se tient le dernier week-end de mars sous le marché couvert de la commune. « Tous les vignerons ne possèdent pas de caveau de vente. Ce salon les ouvre à une nouvelle clientèle. » La moitié des visiteurs sont des locaux. Les autres viennent des départements limitrophes, de Suisse, de Belgique ou d'Italie. A l'entrée, ils remplissent un bulletin pour participer à un tirage au sort et gagner des lots de vins. « La première année, nous avons ainsi récupéré sept cents à huit cents contacts. Nous les avons invités à la seconde édition. Nous avons ont également informé les consommateurs qui tiennent des blogs dédiés au vin. » Un dîner avec sept plats et sept vins pour 78 euros clôture la manifestation. 350 personnes se sont inscrites contre 200 l'année précédente.

50 exposants.

2 500 visiteurs.

100 € le stand.

Cairanne Première édition

 © SYNDICAT DES VIGNERONS DE CAIRANNE

© SYNDICAT DES VIGNERONS DE CAIRANNE

« Le marché aux vins d'Ampuis réuni les crus des Côtes-du-Rhône septentrionales. Nous voulons devenir son pendant dans la vallée du Rhône méridionale, expose Bruno Boisson, vigneron et co-organisateur du premier salon des vins de Cairanne, les 17 et 18 avril derniers. Nous avons persuadé des vignerons de Châteauneuf-du-Pape, de Vinsobres, de Gigondas, de Tavel, de Vacqueyras… de venir. » Sur les quarante-cinq participants, une vingtaine venait des appellations voisines. Pour annoncer le salon, « nous avons investi 13 500 euros dans des insertions publicitaires dans la presse locale et dans la diffusion d'affichettes. Nous avons aussi donné des invitations aux exposants pour qu'ils les adressent à leurs clients. » Démonstration de cuisine par un célèbre restaurateur et initiation à la dégustation par des sommeliers ont ponctué les deux journées. Bruno Boisson estime à 1 000 euros la recette moyenne par exposant. Il y a aussi les retombées d'après salon. « Un caviste de Metz a passé une commande de 3 000 euros de vin à un vigneron de Tavel. » Les organisateurs envisagent de se constituer en association loi 1901 afin « de lever des fonds auprès des collectivités territoriales ».

45 exposants.

1 000 visiteurs.

350 € le stand + 12 bouteilles de vin.

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