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VIGNE

Le soufre, un excellent répulsif contre les chevreuils

Myriam Guillemaud - La vigne - n°224 - octobre 2010 - page 43

Polyram DF et le crésol sont tout aussi efficaces selon la fédération des chasseurs de Charente-Maritime.
DÉGÂTS de chevreuil sur vigne au printemps.

DÉGÂTS de chevreuil sur vigne au printemps.

La fédération des chasseurs de Charente-Maritime est confrontée à une très nette augmentation des indemnisations qu'elle verse aux viticulteurs pour les dégâts causés par les chevreuils aux vignes : 19 000 euros en 2007-2008, 79 000 euros l'année suivante. Parmi les raisons de ce phénomène figurerait l'arrêt des traitements précoces au soufre.

« Ne pas rester plus de dix jours sans traitement »

Pour vérifier cette hypothèse et pour trouver d'autres répulsifs, Régis Dumont, chasseur et viticulteur, a mené des expérimentations sur ses propres vignes et celles d'un voisin, avec le soutien de la fédération des chasseurs. Dans l'une des parcelles, les traitements ont été effectués avant les attaques de chevreuils, en préventif donc. Dans l'autre, ils sont intervenus après l'apparition des premières morsures. En 2009, Régis Dumont a traité avec Microthiol Spécial (un soufre) à 12 kg/ha et Polyram DF (un antimildiou à base de métirame zinc) à 3 kg/ha. Il a également employé un mélange des deux produits.

En 2010, il a complété ses essais avec Heliosoufre à 7,5 l/ ha, du crésol à 1 % et à 3 %, un désinfectant des locaux d'élevage à l'odeur très puissante, et du lait entier à 50 %, le lait caillé ayant la réputation d'éloigner les chevreuils. Il a mesuré l'efficacité de ces différents produits en comptant le nombre de morsures de chevreuil sur les rangs traités et sur les rangs témoins.

L'application de soufre dès le débourrement limite très nettement le nombre de morsures dans la parcelle n'ayant pas encore subi de dégâts et les arrête totalement dans la parcelle déjà attaquée. Quant à la rémanence, elle est fonction des pluies. « A partir du moment où la vigne débourre, il ne faut pas rester plus de dix jours sans traitement », indique Jean-Michel Dapvril, directeur de la fédération départementale des chasseurs. Ce qui signifie trois à quatre passages sur la période concernée.

Aucun résultat avec le lait

Polyram et crésol sont tout aussi efficaces. Mais ce dernier n'est pas homologué pour traiter la vigne. En principe, on ne doit donc pas l'utiliser. Quant au lait, il n'a eu aucune vertu répulsive dans l'essai de Régis Dumont. « Les petites exploitations qui ont des parcelles surexposées aux dégâts n'atteignent plus leur quota de production », déplore Jean-Michel Dapvril. Ces essais montrent qu'elles ont de quoi repousser les chevreuils trop gourmands.

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