Une question taraude les producteurs et négociants de l'IGP côtes-de-gascogne : comment va jouer la concurrence des vins de France ? L'an dernier, des négociants ont préféré acheter les cépages produits dans la région sous la dénomination vin de France plutôt que côtes-de-gascogne. Ils ont offert 40 à 45 €/hl contre 55 à 90 €/hl pour l'IGP côtes-de-gascogne.
Parmi les négociants qui ont profité de l'opportunité des vins de France figurent Les Grands chais, acheteur traditionnel de côtes-de-gascogne pour sa marque JP Chenet. Désormais, l'opérateur joue cette carte à l'export et continue de vendre sous l'IGP en France.
Conséquence de ces changements : « En fin de campagne, des producteurs ont été obligés de déclasser leurs vins revendiqués en IGP, en vin sans IG », relate Christian Dudoux, courtier dans le Gers.
« Il y a deux ans, nous produisions 75 % de côtes-de-gascogne et 25 % de vin de table, illustre Michel Palacin, de Vivadour, un groupement de producteurs. Aujourd'hui, la tendance est 45-50 % d'IGP, le reste en vin de France. »
A cela s'ajoute un report des enlèvements du 2009 qui se répercute sur le démarrage de l'actuelle campagne. Les contrats de vente en vrac enregistrés en août et septembre représentaient 4 356 hl cette année, contre 7 663 hl l'an passé.
Dans ce contexte, il reste des indicateurs économiques rassurants. Avec 750 000 hl, le volume de la récolte est similaire à l'an dernier. Le stock au 31 juillet qui s'élève à 262 946 hl est conforme à celui d'une année normale. « Nous devrions avoir juste de quoi couvrir les retiraisons des quatre derniers mois de l'année », poursuit Alain Desprats, du syndicat des producteurs de vins côtes-de-gascogne. Ce qui est de bon augure.