Né il y a deux mois à peine, le CAVB, Comité d'action des vignerons de Bordeaux, engage un bras de fer avec le CIVB, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Le nouveau venu accuse l'interprofession de « violer la parité » entre viticulteurs et négociants. « 75 % des cotisations dites volontaires obligatoires sont payées par les vignerons (du fait des ventes directes par la production, NDLR). Et c'est un négociant qui représente les producteurs à l'interprofession », s'emporte Dominique Techer, à la tête du collectif. Convaincu que le CIVB est une institution « verrouillée par un petit cercle lié à une partie du négoce », le CAVB a décidé de s'attaquer aux CVO qui n'ont pas de fondement juridique au regard du droit européen, selon lui. De son côté, le collectif Inter appellations, né en juillet 2009, appelle à la démission de Laurent Gapenne, président de la fédération des grands vins de Bordeaux qui regroupe tous les syndicats d'AOC. Dans un courrier du 6 décembre, adressé à la fédération des grands vins et à l'interprofession, Daniel Fenelon, président du collectif, accuse son confrère de « militer pour la disparition des petites exploitations aux vins pas assez élitistes ». « Il n'est pas digne de représenter notre métier de petit viticulteur, chaussant tour à tour la casquette de viticulteur, de courtier et de négociant », lui reproche-t-il également.