Le 21 janvier, à l'appel de la FDSEA 33 et des Jeunes agriculteurs de la Gironde, plus de 150 viticulteurs sont venus bloquer la société Grands vins de Gironde (GVG), à Saint-Loube. Un avertissement.
« Les négociants qui essaient d'acheter toujours plus bas que leurs concurrents nous mettent sur la paille », confie un des viticulteurs. Si la situation devait perdurer, les manifestants envahiront les stands des négociants lors du salon Vinexpo, en juin. Tous demandent que les négociants respectent les consignes de la commission du vrac de l'interprofession : pas d'achat en dessous de 800 euros le tonneau de 900 l de bordeaux rouge 2010, ni en dessous de 700 euros, pour les millésimes antérieurs.
Six jours plus tard : autre coup d'éclat. Le Comité d'action des vignerons de Bordeaux (CAVB) annonce qu'il vient de déposer un recours devant le CIVB, l'interprofession bordelaise. Il demande le remboursement de dix ans de CVO versées par une vingtaine d'exploitations soit plus de 500 000 euros.
« Les CVO sont légales »
« Selon la Cour des comptes, les CVO devaient être notifiées aux instances européennes, prétend Dominique Techer, viticulteur à Pomerol (Gironde) et président du CAVB. Cela a été réalisé seulement fin 2008. Les CVO prélevées avant cette date sont illégales. »
Le CIVB ne l'entend pas du tout de cette oreille. « Les CVO n'ont pas à être déclarées. Elles ne sont pas illégales », affirme Roland Feredj, le directeur du CIVB ajoutant que quantité de textes et d'administration reconnaissent ces cotisations.
Le CAVB menace d'aller devant le tribunal de grande instance de Bordeaux. « Plus de 200 viticulteurs nous ont rejoints », souligne Dominique Techer. Heureusement, début février, la situation sur les marchés semblait s'améliorer (voir p. 52).