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DOSSIER - ŒNOTOURISME : Les régions vont de l'avant

CORSE Au débotté

A.A - La vigne - n°227 - janvier 2011 - page 41

Riches de la beauté de leur île, les vignerons corses surfent sur la manne touristique presque sans effort. L'interprofession tente de structurer l'offre, via un projet de route des vins.

L'œnotourisme en Corse c'est d'abord un constat : qui vient sur l'île doit consommer local. Le visiteur n'a pas vraiment le choix… « Dans les linéaires, sur les tablettes des cavistes et les cartes de restaurant, les vins de Bordeaux, du Languedoc ou de n'importe quel autre vignoble du continent se font discrets », plaisante un responsable viticole. Les statistiques parlent d'elle-même : 77 % des vins vendus dans les grandes et moyennes surfaces corses sont d'origine locale. C'est encore plus vrai en restauration et chez les cavistes…

Route interrompue

Dans ces conditions, on n'est pas étonné d'apprendre que l'œnotourisme est affaire d'improvisation plus que d'organisation. « Il y a une offre d'un côté, une demande de l'autre mais personne ne vérifie que la première est bien adaptée à la seconde », sourit Raphaël Pierre Bianchetti, sommelier conseil. L'homme a profité de ce manque de coordination pour proposer ses services. Il travaille avec l'office du tourisme d'Ajaccio et l'interprofession et propose des animations œnotouristiques, notamment des visites de caves, chaque jeudi en été. Plus au Nord, la très populaire foire de Luri, organisée en juillet, s'est professionnalisée depuis deux ans. Elle rallie désormais une cinquantaine de caves venues de toute l'île. Consciente de la nécessité de structurer son offre œnotouristique, l'interprofession vient de remettre sur la table le projet d'une grande route des vins. « Nous espérons le finaliser d'ici à fin 2013», explique Caroline Franchi, de l'interprofession.

3 millions

3 millions de touristes viennent chaque année sur l'île. Une cible « captive » qui déguste les spécialités locales dont le vin.

Le Point de vue de

Sophie et Dominique Rossi, propriétaires du domaine Aliso Rossi, 25 ha de vignes à Oletta (Haute-Corse)

« Notre exposition de peinture nous attire beaucoup de monde »

Dominique Rossi, son épouse et Gabriel Diana avec la toile susceptible d'être reproduite sur l'étiquette 2010

Dominique Rossi, son épouse et Gabriel Diana avec la toile susceptible d'être reproduite sur l'étiquette 2010

Leur démarche

« Avec Gabriel Diana, un ami artiste, nous organisons chaque été une exposition de dix peintres insulaires dans notre magasin de vente de vin de Saint-Florent », précise Sophie Rossi. « Cela fait venir beaucoup de monde au caveau. De mi-juin à mi-septembre, nos clients peuvent voter pour l'un des tableaux. La peinture”élue” sert de modèle pour l'étiquette de notre cuvée des artistes commercialisées l'année suivante. »

Cette cuvée constitue le haut de gamme du domaine. C'est une AOC Patrimonio, vendue au minimum 12 euros, à la cave. Elle représente 2 000 cols par an.

Leurs investissements

Outre les frais liés au vernissage de l'exposition, il faut compter avec le coût de fabrication de la nouvelle étiquette, réalisée en petite série.

Leurs résultats

« Considérables ! », assure Sophie Rossi. Grâce au « vin des artistes », le domaine fait parler de lui : articles de presse, vernissage avec des personnalités locales (ambassadeur, préfet…) ou des stars du show bizz en vacances en Corse. De plus, cette cuvée bénéficie d'un effet collector. Certaines bouteilles montent à plus de 20 euros, le col. « Elles partent très bien en coffret cadeau pour Noël… »

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :