Votre article sur l'œnotourisme en Bordelais, paru en janvier, me fait réagir. Pour fixer les idées, il faut préciser que les grands crus ne représentent qu'une toute petite partie de la production des bordeaux. L'opération œnotouristique au château Kirwan dont vous parlez est parfaite. Elle se suffit à elle-même, mais elle donne une image un peu trop surréaliste des bordeaux. Il faut dire que cette filière des grands crus marche plutôt bien. Elle n'a pas subi la crise (ou si peu…), étant largement soutenue par les groupes financiers qui possèdent les châteaux. En ce qui concerne le reste des bordeaux, ceux qui vivent dans la vraie vie, cette production est assurée par des viticulteurs qui ont bien du mal à relever la tête face à cette crise. Certains vendent une partie de leur production en clientèle particulière. Ce sont ceux qui font de l'œnotourisme à visage humain…
Cela leur permet de maintenir leur exploitation hors de l'eau face à des cours au négoce couvrant seulement la moitié de leur prix de revient. Les viticulteurs qui vendent tout au négoce, ceux-là sont quasiment morts et certains ont même quitté la profession. Il serait urgent que la publicité s'oriente vers toutes ces propriétés qui font des bordeaux rouges et blancs et qui, depuis des années, ont accompli d'énormes efforts en matière de qualité, offrant aujourd'hui des vins de convivialité et de plaisir à des prix très attractifs. Sachez qu'à Bordeaux, il n'y a pas que des châteaux… mais aussi des femmes et des hommes à visage humain…