LA VIGNE : Faut-il abroger la loi Evin ?
Marie-Christine Tarby : C'est plus facile à dire qu'à faire ! Je préfère me concentrer sur les acquis. Aujourd'hui, on peut communiquer sur les qualités organoleptiques des vins, on a un cadre légal pour la publicité sur le web… Ces victoires ont été gagnées de haute lutte. Il faut poursuivre dans ce sens et lutter contre les débordements liés à l'autocensure et à la surenchère. Je pense par exemple à la RATP qui a refusé le visuel de la campagne du comité régional du tourisme d'Alsace sur le vin. Ce n'est pas acceptable. Nous avons d'ailleurs alerté les ministères du Tourisme et de l'Agriculture.
Y a-t-il d'autres modifications nécessaires ?
M.-C. T. : Il faut parvenir à une définition légale ou réglementaire de la publicité. Mais attention à ne pas obtenir n'importe quoi. Calmons d'abord le jeu. Notre association est en train de préparer un bilan de la loi Evin. Sur l'aspect santé publique, il est de notoriété que ce texte n'a eu aucune efficacité sur la consommation d'alcool chez les jeunes. Nous sommes en train d'étudier d'autres politiques de lutte contre l'alcoolisme, existant dans d'autres pays et qui pourraient servir de pistes.
Pensez-vous que la loi Evin a fait du tort à la filière vin ?
M.-C. T. : Oui, c'est incontestable. Nous avons une des lois les plus restrictives au monde. C'est anormal qu'un pays comme la France ne puisse pas avoir une chaîne thématique sur le vin montrant des dégustations ! Cette loi a créé un profond malaise dans notre filière…
Comment comptez-vous convaincre vos interlocuteurs de la possibilité d'une consommation responsable du vin ?
M.-C. T. : C'est tout notre problème aujourd'hui ! Nos opposants aimeraient bien faire sauter la notion même de modération. Mais sur ce thème, nous sommes armés. Il existe en France, un conseil de la modération et, en Europe, un programme dénommé Wine In Moderation…