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Jean-Philippe Code, responsable du service économique du CIVB, l'interprofession de Bordeaux, est formel. « Le négoce repart aux achats. Sur les six premiers mois de 2010-2011, les volumes échangés en vrac progressent de 25 % par rapport à l'an passé. La baisse des prix, sensible en 2009-2010, tend à se ralentir. » Tous millésimes confondus, le bordeaux rouge ne perd que 3 %. Plus encourageant : durant les six premiers mois de campagne, le millésime 2010 s'est vendu 8 % plus cher que le 2009 à la même époque. Bref, la situation s'améliore.
« Un redressement modéré du cours est enclenché », confirme Philippe Hebrard, directeur de la cave de Rauzan. Et d'expliquer que tous les éléments sont réunis pour que cela continue : « En Côtes-du-Rhône, on manque de vin. La récolte 2010 est inférieure de 80 000 hectos à celle de 2009. Enfin, les sorties de chais sont plus dynamiques que l'an passé. »
Mercure, la SAS constituée par la production pour acheter des vins à un prix minimal (800 € le tonneau de 900 l pour le millésime 2010), participera-t-elle à ce redressement ? « C'est un coup de pouce psychologique », estime Philippe Hébrard. « Mercure va redonner confiance aux viticulteurs et aux clients des négociants », indique Rémi Villeneuve, président de la SAS opérationnelle à partir de ce 15 février.
Viticulteur dans l'Entre-Deux- Mers, Rémi Villeneuve écoule 1 300 hectos de bordeaux rouges. Pas question pour lui de brader son vin. Début février, un négociant s'est intéressé à son millésime 2008, prêt à en prendre 270 hectos. Sous prétexte qu'il allait faire la mise en bouteille, il a fait une offre à 850 € le tonneau de 900 l. Le viticulteur a refusé, demandant 900 €. Finalement c'est le négociant qui a lâché prise. Il est revenu vers Rémi Villeneuve. Affaire conclue à 900 €/t.
