ÀMourens, Ghislain Dubourg exploite 50 ha et vend 99 % de sa production en vrac, dont 80 % de Bordeaux rouge. Même s'il n'a encore rien vendu à ses trois partenaires habituels, il se dit confiant pour la suite de ses affaires. « Nous attendons de voir quelles médailles nous allons décrocher au concours général de Paris et aux concours de Mâcon, Bordeaux et Lyon », confie-t-il. Seul contrat signé en janvier : 480 hl en vin de France à 65 €/ hl.
Rémi Villeneuve, qui exploite 50 hectares dans l'Entre-deux-Mers, (1 700 hl dont 850 hl en bordeaux rouge) n'est pas plus pressé. « Je n'ai pas encore négocié le 2016. Ma priorité, c'est de vendre mon stock de 2015 en bouteilles, soit 700 hl », indique-t-il.
Les données de l'interprofession leur donnent raison. « Le prix du bordeaux rouge est ferme, constate Jean-Philippe Code, responsable du service économique du CIVB, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. La moyenne tous millésimes s'élève à 1 253 € le tonneau (900 l, 139 €/hl, NDLR) pour les six premiers mois de la campagne. C'est 5 % de mieux que l'an dernier, à la même époque. »
Avec une récolte 2016 plus abondante (+ 13 %) mais aussi plus tardive qu'en 2015, Jean-Philippe Code observe « des échanges en retrait de 5 % ». Il note également « un recours important au millésime de l'année, avec 58 % des transactions réalisées au 31 janvier, car le stock de millésimes anciens est faible ».
Philippe Malet, acheteur de vrac chez Sovex Woltner, juge ce début de campagne « ni euphorique ni atone. La récolte est abondante, le millésime plutôt bon. Le marché chinois soutient l'activité ».
À la cave coopérative de Rauzan, où le bordeaux rouge représente 130 000 hl sur une production globale de 200 000 hl, l'affaire est pliée. « Nous n'avons plus de bordeaux rouge. Nous avions prévendu une partie des vins avant les vendanges, pour des profils bien spécifiques. Nous avons écoulé ces vins au-dessus de 1 300 € le tonneau contre 1 325 € l'an passé », indique Philippe Hébrard, le directeur.