Cette fois, la reprise est bien là. Après une année noire, les exportations sont reparties. En 2010, les vins et spiritueux ont reconquis la place de deuxième poste excédentaire de la balance commerciale française. Rien ne semble devoir stopper le mouvement.
A l'étranger, l'offre française fait toujours rêver, comme le montre une vaste étude financée par FranceAgriMer et les interprofessions, mais dont ils ne laissent filtrer que de rares résultats. On aurait pu craindre un désamour après toutes les critiques que les vins français ont subies. Il n'en est rien. Et surtout, l'économie mondiale est à nouveau en croissance. Son dynamisme compense la chute de notre marché intérieur. Chaque jour qui passe, les exportations deviennent plus importantes pour notre filière.
Comment poursuivre sur cet élan ? D'abord en continuant à se soucier des attentes des acheteurs étrangers, tant en termes de styles de vins que de présentation de l'offre. Ensuite, en agissant ensemble. Après avoir longtemps défendu leur singularité, les responsables des grands vignobles se sont dit qu'il est temps de se fédérer sous la bannière « France », car elle parle à tous les mateurs de vins à travers le monde. FranceAgriMer et les interprofessions en ont convenu. De ce fait, l'essentiel des huit millions d'euros, dont l'établissement public disposent pour la promotion des vins, doit aller au financement d'opérations communes.
L'ennui, c'est que la réglementation européenne interdit d'utiliser des fonds publics pour promouvoir l'origine nationale d'un produit. Aussi incroyable que cela paraisse, la France n'a pas le droit de subventionner une page de publicité ou un rayon de grande surface habillé à ses couleurs. Pour ne pas entraver l'intégration européenne, paraît-il. Les interprofessions sont déterminées à lever l'obstacle.
Il fut question de cela et de bien d'autres choses sur le Pavillon vin du Salon de l'agriculture qui a vu défiler tous les ministres et politiciens qui se sont rendus à la porte de Versailles. Ce stand était une première. Jamais la filière viticole n'avait tenu de stand institutionnel au salon. Elle a eu le nez creux. Car comment défendre l'idée d'une promotion commune à l'étranger quand on serait incapable de montrer un visage uni chez soi ?