Christian Mériochaud, viticulteur à Saint-Christoly-de-Blaye, n'en démord pas : « La convocation de l'assemblée générale du 12 octobre dernier ne stipulait pas les décisions stratégiques qui allaient être prises. » Et de soupçonner que « cette présentation insuffisante » a été faite pour « occulter des mesures très importantes ». Du coup, ils sont 55 à attaquer l'ODG pour « non-conformité de l'ordre du jour ». Ces viticulteurs n'ont pas avalé les mesures adoptées ce 12 octobre. D'abord la hausse des cotisations, la ligne liée aux hectolitres passant de 0,32 € à 2,31 €/hl. Le motif ? Financer l'ambitieux plan d'action 2011-2015 de l'appellation, doté de 420 000 € par an. Lequel est loin de faire l'unanimité. « On veut nous faire payer un catalogue de mesures déjà vues », estime Jean-Luc Hubert qui détient 60 ha en AOC Blaye et 40 ha en Côtes-de-Bourg.
Quant aux nouvelles règles concernant le vrac, c'est aussi le tollé. Le plan prévoit l'obligation de mettre en bouteilles à la propriété. Dans le cas contraire, les vins ne bénéficieraient plus de l'appellation Blaye mais passeraient en Côtes-de-Bordeaux. Début avril, une réunion devrait rassembler bien au-delà des 55 viticulteurs en colère. « Nous travaillons à des propositions concrètes », indique Bruno Cazaufranc, installé à Saint-Vivien-de-Blaye. « Nous devons revenir en force dans les AG et occuper les postes de gouvernance de l'ODG », ajoute Christian Mériochaud. Bref, la reconquête du pouvoir.