Le désherbage total est-il en passe de vivre ses dernières campagnes en Anjou-Saumur ? Le sujet anime les discussions entre vignerons. La Fédération viticole engage le débat.
« La pression des pouvoirs publics se fait sentir », souligne le président Patrice Laurendeau. Plusieurs rapports ont pointé la présence d'herbicides dans les eaux du Layon et de l'Aubance, deux rivières au cœur du vignoble. Des membres du conseil d'administration de la Fédération poussent pour une interdiction pure et dure du désherbage en plein.
Deux appellations du Saumurois ont déjà franchi le pas. Les producteurs de Saumur-Champigny et de Saumur Puy-Notre-Dame ont l'obligation d'enherber ou de travailler l'interrang stipule leur cahier des charges. « On va voir si des appellations de la vallée du Layon souhaitent se lancer également », indique Patrice Laurendeau.
L'enherbement des vignes est déjà une pratique courante. Mais il reste encore des adeptes des interrangs plus propres que des pistes de bowling. Pour les convaincre de changer, la Fédération viticole a choisi, pour l'instant, la pédagogie. Elle incite les vignerons à s'engager dans le programme des MAET (mesures agro-environnementales territoriales). Les vignerons doivent réduire, voire supprimer, les doses d'herbicides à l'hectare sur cinq ans. En contrepartie, ils reçoivent des aides de 112 à 350 euros par hectare et par an. 400 hectares ont été engagés en 2010.