La campagne des crus du Beaujolais marque un début de redressement pour ces dix appellations.
« Plusieurs de nos crus ne sont plus disponibles pour le négoce, c'est le cas pour les Brouilly, Côtes-de-Brouilly, Chénas, Moulin-à-vent, Saint-Amour ou Juliénas, mais il reste du Morgon et du Régnié », se félicite le président de l'Union des crus, Gilles Paris. Une situation déjà rencontrée lors de la récolte 2009, petite en volume, mais qui n'avait pas tenu ses promesses en termes de rémunération. 2010 semble redresser la barre.
« On note une augmentation de 10 à 20 euros selon les appellations, poursuit Gilles Paris. Chénas, Chiroubles, Brouilly et Côtes-de-Brouilly s'en sortent bien et l'on voit des cours qui se rapprochent des 240 €/hl, alors qu'ils ont longtemps stagné autour de 220 €/hl. »
Ce redressement s'explique par la qualité des millésimes 2009 et 2010. « 2009 a fait du bien à l'image des beaujolais, sans compter que les stocks étaient à zéro. 2010 a confirmé la tendance », termine le viticulteur. « Nous avons retrouvé le plaisir de la négociation ! », s'amuse Jean-Luc Merle, président de la Fédération des coopératives. « Il y a une vraie demande du marché. Est-ce le début d'une reprise en main par la production ? C'est ce que nous espérons », poursuit-il.
Reste un problème de taille : le fleurie, locomotive habituelle de la région, dont les difficultés entrevues ces dernières années se confirment. Les cours, mais surtout les volumes échangés de fleurie (-12 000 hl par rapport à 2010) se délitent. « La faute à la crise en Angleterre et à un marché suisse en recul, ses deux débouchés principaux, estime Olivier Richard, représentant des courtiers. L'Angleterre est un marché de prix et les négociants attendent avant d'acheter. Avec moins de 50 % des volumes vendus, j'ai peur que ça baisse encore. »