Les Chinois sont partout. Ils visitent de nombreux domaines viticoles et annoncent qu'ils vont acheter des propriétés. C'est vrai qu'ils achètent du vin et c'est une très bonne nouvelle. Mais pas des domaines. Seulement deux acquisitions significatives ont été réalisées par des Chinois, uniquement à Bordeaux, en trois ans. Les Chinois manquent pour l'instant de maturité pour acheter des propriétés viticoles. Ils ont un grand niveau d'exigence et tout est toujours urgent. Ils peuvent vous faire perdre beaucoup de temps sur des détails. Comme s'arc-bouter sur la nécessité de faire déplacer un chemin communal, ce qui est difficilement réalisable en France, alors que la situation ne l'exige pas. Leur présence est surmédiatisée, comme ce fut le cas pour les Russes il y a six ans. Il y a une grande confusion dans leurs motivations et dans leur compréhension de nos règles. Quand ils vont en Afrique du Sud, il est certain que les contraintes ne sont pas les mêmes. En France, quand on achète un vignoble dans les Côtes du Rhône, on ne peut pas mettre « bordeaux » sur l'étiquette. Un de mes interlocuteurs chinois n'arrivait pas à le comprendre. « Mais si c'est du vin, c'est du bordeaux ! » m'a-t-il dit. Nos collègues italiens et espagnols sont confrontés au même problème. On a un peu l'impression que pour les Chinois, celui qui achète à tous les droits. Peut-être un esprit de revanche… D'ici à quelques années, ils auront probablement compris les subtilités de notre réglementation et cela se traduira alors par des acquisitions.