Quand le vin se la joue classe... Signés Vuitton,
C'était l'un des objets les plus en vue du salon : la mallette Louis Vuitton contenant quatre premiers grands crus classés de Bordeaux, exposée sur le stand de Cordier Mestrezat. « Nous voulons amener de la valeur ajoutée aux grands crus », indique David Bolzan, le directeur général. Dans la même veine, ce négociant bordelais a conçu toute une collection de mallettes pour quatre bouteilles dorées à l'or fin, laquées ou habillées de cuir. « Nous avons un retour extraordinaire », assure-t-il. Il a aussi inventé la caisse de quatre bouteilles pour vendre les châteaux qu'il distribue en exclusivité dans les foires aux vins des grandes surfaces. « Toutes sont cerclées comme les caisses des grands crus. A l'intérieur, il y a un mot du propriétaire. » Elles contiennent des bouteilles entre 15 et 30 €. Abordable pour un amateur aisé.
Prix 25000 € la mallette Louis Vuitton avec quatre premiers grands crus classés
Quand le vin se la joue classe... Fauchon
Advini a signé un partenariat avec la marque Fauchon, référence mondiale de l'épicerie fine. Ce groupe, qui rassemble sept maisons de négoce (parmi lesquelles Jeanjean, Cazes, Ogier, Rigal...) sous la présidence d'Antoine Leccia, élaborera désormais tous les vins tranquilles signés Fauchon. « Nous apportons notre savoir-faire en matière de vin et Fauchon nous permet d'étendre notre réseau de distribution haut de gamme au plan international », explique Sophie Mirassou, responsable marketing chez Advini. La marque Fauchon est commercialisée dans quarante-deux pays.
Gamme de prix des vins Fauchon : entre 15 et 29 € TTC, la bouteille de 75 cl.
Quand le vin se la joue classe... ou Swarovski
« Cela fait des années que je voulais apposer des diamants sur une bouteille », raconte Henri Fabre, à la tête de 550 ha de vignes dans le Var. Pour Vinexpo, il l'a fait. Il a rehaussé l'un de ses côtes-de-provence rosés de 123 cristaux de Swarovski. N'est-ce pas un peu bling-bling ? « Non. Nous avons eu un accueil incroyable, certifie Henri Fabre. C'est beau et c'est bon. Les gens goûtent le produit et se disent : c'est ça le luxe. » L'idée de la gamme Diadema vient d'Alberto Giannoti, vigneron toscan. Ce dernier produit les rouges et Henri Fabre, les rosés. Outre le rouge et le rosé, la gamme comprend du champagne et de l'huile d'olive. Henri Fabre a aussi créé un œuf en cristal sur le modèle des œufs de Fabergé, un écrin pour une bouteille de Diadema et six verres.
Prix de la bouteille 50 à 55 € TTC, 950 à 1000 € l'œuf en cristal.
Sélect et feutré
Entouré de ses grilles, ce stand en imposait. On hésitait presque à en franchir le seuil. Mais au moins on savait que l'on entrait dans le monde sélect et feutré du négoce des grands crus classés de Bordeaux. « Nous exportons à 85 %. Nous avons peu souffert de la crise et nous sommes optimistes pour l'avenir. Les Chinois sont venus nombreux pour acheter. Nous avons aussi vu de nouveaux importateurs malaisiens et vietnamiens », dévoile Marie-Line Gouazé, de la maison Joanne qui s'est spécialisée il y a dix ans dans les grands vins et qui ne le regrette pas.
L'invitation au voyage de Feuillatte
Le champagne Nicolas Feuillatte jouait déjà sur l'évasion avec sa signature « Epernay, New York, Ailleurs ». Il renforce cette stratégie avec l'apparition d'un nouveau signe de reconnaissance de la marque : une boussole montrant le N (de Nicolas) et le F (de Feuillatte) au lieu et place des habituels Nord et Sud. La première marque de champagne vendue en France appose désormais sa boussole sur la collerette de ses bouteilles. Le stand de la maison a été aussi revu pour l'occasion. Très distingué.
... ou au contraire décontracté Salade de fruits
Les cocktails à base de rosé et de jus de pamplemousses s'imposent dans les bars. Les embouteilleurs suivent la tendance et proposent des vins aromatisés à une multitude de fruits. Fruitt'y vin (en photo) et Picard revendiquent d'être les pionniers sur ce créneau. « Nos produits permettent aux jeunes d'accéder au vin, plutôt qu'au gin ou au whisky », soutient Fabien Coirault de Fruitt'y vin. « Notre rosé pamplemousse, c'est 100 % de ventes additionnelles. Depuis que nous l'avons lancé (en avril 2010), nous n'avons perdu aucune vente de vins blancs, ni de rosés », affirme Nicolas Jospeh, chez Picard. Attirés par le succès, Castel, Grands chai de France et les autres grands noms se lancent. Sorti en mars 2011 en grande distribution, le Very Pamp' de Castel, un IGP pays d'oc aux arômes de pamplemousse, s'est écoulé à raison de 600 000 équivalents cols de 75 cl en mois de deux mois.
PVC : entre 2,50 et 3 €, selon les produits.
... ou au contraire décontracté Buzz catalan
Les Vignerons catalans aiment se faire remarquer. On se souvient qu'en 2007, à Vinexpo, ils avaient distribué des fruits frais lors du lancement de la gamme Fruités. Cette fois, ils ont frappé fort avec leur affiche « Par amour du Roussillon ». L'un des visuels montre un travesti et ce slogan : « Je ne le fais que par amour ». Très ambigu. « Tout le monde en parle. C'était le but recherché... », sourit Anne Lataste, chargée de la communication.
... ou au contraire décontracté Bib rond
La cave des vignerons de Buzet est persuadée que le bib rond est une bonne idée. Aussi, elle persiste et signe. Après le Vinity Case de Buzet avec ses petits carreaux vichy proposé à la grande distribution, elle lance le Vinity Case Le Lys. Le contenant est le même, toujours rond. Mais les vins et la déco changent. Comme son nom l'indique, le nouveau Vinity Case contient la gamme Le Lys, déjà vendue en bouteilles dans le circuit traditionnel. Côté déco, « nous avons opté pour un look séduisant mais moins féminin que le Vinity Case de Buzet », explique David Bidegaray, le responsable marketing. Exit les carreaux vichy qui n'avaient pas reçu un accueil très favorable de la part de la GD. Place à des bibs monochromes décorés d'une fleur qui semblent emballer les VRP travaillant avec la cave. La gamme est disponible dans les trois couleurs. Les bibs sont montés à la main...
15 € TTC le bib de 3 litres chez les cavistes.
L'esprit frondeur
Fin 2009, le syndicat de Bourgueil quittait InterLoire. Depuis, les vignerons ne manquent pas une occasion de le faire savoir. Sept d'entre eux sont venus à Vinexpo avec la table autour de laquelle ils étaient assis lors du vote de la sortie de leur interprofession. Continuant à ne rien faire comme les autres, ils y ont posé leurs bouteilles en dégustation libre. Cette formule « marche super bien. Le traditionnel comptoir est un frein à la dégustation », expliquent-ils. Pour 2000 € de frais de stand, chaque vigneron a pu présenter quatre vins.
Melting-pot
On aurait dit un rendez-vous de copains, un bar planté au milieu du salon. C'était un stand tenu par trois exposants : Terroirs et talent, une SARL créée par deux vignerons du Beaujolais pour vendre leurs vins, la coopérative Ribeauvillé, en Alsace, et Bordeaux tradition, un négociant. « Ici, il n'y a pas de cravate. Nous faisons des affaires simplement et dans la bonne humeur. Nous nous présentons nos clients. Nous faisons marcher la synergie entre nos sociétés qui ne sont pas concurrentes », indique Frédéric Martin, le patron de Bordeaux tradition.
Très techno Le QR code s'affiche
Le groupe Val d'Orbieu, bien disposé à communiquer avec les moyens de son temps, a eu l'idée de mettre le QR code directement au centre d'une étiquette. Il a testé le concept sur le salon. Visiblement, les visiteurs ont voulu en savoir plus, puisque 400 d'entre eux ont flashé le QR code avec leur portable. Ils sont arrivés sur un site qui leur a proposé de laisser leurs coordonnées afin de participer à une loterie pour gagner trois bouteilles du vin flashé. Val d'Orbieu a dénommé son vin The Wine Code, une marque déposée à l'Inpi. Ce produit est un IGP Oc rouge d'assemblage. Il est proposé à tous les circuits de distribution en France comme à l'export.
PVC : entre 4 et 5 € TTC.
Très techno L'appli fidèle
Alors que les QR code, vous mettent en relation avec un site internet, celui du château Mangot vous permet de télécharger une application sur votre mobile : en fait, le contenu d'un minisite internet. L'intérêt ? Une fois que l'on a téléchargé l'application, elle reste dans le téléphone. On ne dépend plus du réseau. On peut consulter la vitrine virtuelle du château Mangot à tous moments. On y découvre la famille Todeschini, propriétaire des lieux. On y apprend que le château couvre 35 ha en saint-émilion grand cru. Par géolocalisation, on trouve la route qui y mène. Bientôt, ce système indiquera tous les lieux de vente. « On ne communique pas de façon intrusive. C'est le consommateur qui vient chercher l'information », assure Anne-Marie Todeschini.
Très techno Code à bulles
Pillitteri est une winery canadienne célèbre pour ses vins de glace. Depuis qu'elle exporte en Chine, elle redoute de se faire copier. Et elle constate que « le consommateur asiatique a besoin d'être rassuré sur l'authenticité des produits qu'il achète ». La winery a donc signé un contrat avec Prooftag, entreprise française spécialisée dans la fabrication d'étiquettes infalsifiables. Ce sont de petites languettes de 2,5 cm de long comprenant un numéro, un code à bulles unique, propre à chacune d'elle, et un QR code. On les colle sur la capsule de surbouchage ou sur le goulot. Impossible de les réutiliser pour autre chose ! Prooftag affirme compter les châteaux Latour, Margaux et Ausone parmi ses clients.
Prix : variable selon la quantité.
Très écolo Appellation responsable
La cave de Buzet déclare être la première entreprise agroalimentaire évaluée selon la norme ISO 26000 qui définit l'entreprise « responsable » selon sept critères : l'environnement, les droits de l'homme, le développement social, la protection du consommateur, les bonnes pratiques des affaires, les conditions de travail et la gouvernance.
Très écolo Agriconfiance
Alliance Aquitaine, une coopérative de Dordogne (210 viticulteurs, 90 000 hl), est engagée depuis plusieurs années dans la démarche Agriconfiance de production raisonnée. A Vinexpo, elle a lancé une gamme comprenant trois bergeracs et un bordeaux aux couleurs – bien vertes – de cette démarche. Des vins frais, gouleyants et tendres. L'objectif : décrocher des marchés en GD.
Très écolo Plus bio que bio
« L'Authentique est un vin sans aucun produit ajouté : sans SO2, sans colle, sans filtration. Rien ! En vinification, nous sommes plus que bio ! Nous en avons vendu 1 000 bouteilles la première année et 10 000 la deuxième », indique Jean-Pierre Dubois, du château Les Bertrands en Gironde. Graphiquement, l'étiquette annonce la couleur avec un SO2 barré de rouge. A boire jeune, précise Jean-Pierre Dubois.
Très écolo Vivre
« Tous nos producteurs sont certifiés en agriculture raisonnée ou en agriculture biologique », annonce la cave coopérative de Beaumes-de-Venise (Vaucluse). Pour souligner cet engagement, elle lance une cuvée, Vivre, du nom de la charte de production raisonnée suivie par les producteurs. Une bouteille très élégante vendue 15 € au consommateur à la cave.
Très écolo Bio transversal chez Advini
Advini a présenté Terre nature, une gamme de vins bios pour le circuit traditionnel comprenant sept vins (cinq AOC et deux IGP d'Oc). Toutes les maisons du groupe participent à l'approvisionnement. Chaque étiquette présente un dessin d'un paysage connu de la région de production du vin. Ainsi, le côtes-du-roussillon est identifié par le port de Collioure et le mont Canigou. Le prix au consommateur est compris entre 6 € et 15 € TTC.
Très écolo ... et chez Castel
Le cellier de la Ruche est la nouvelle gamme de vin bio de la société des vins de France. Elle comprend un IGP Oc, décliné dans les trois couleurs, et une AOC Bordeaux rouge. Les vins sont destinés à la GD avec un PVC à partir de 2,9 € TTC. « C'est le résultat de la démarche développement durable portée par Castel depuis 2010 », rapporte Franck Crouzet, le directeur de la communication.
Après la Chine, l'Inde « C'est le futur »
A la tête du château Les Bertrands (134 ha, 600 000 bouteilles), la famille Dubois exporte depuis vingt ans. Après l'Europe, elle a attaqué la Chine, si bien qu'aujourd'hui : « L'Asie nous tire », soutient Jean-Pierre Dubois. En janvier dernier, son fils a mis le cap sur l'Inde, allant exposer sur le salon Taste à Bombay. Pour cela, il a embauché, comme « export manager », une indienne vivant à Paris et qui a déjà accompagné des entreprises françaises en Inde. « Nous n'avons pas signé de marché, reconnaît Jean-Pierre Dubois. Mais nous avons pris des contacts. L'Inde est encore un marché limité. Les taxes sont très élevées et il faut payer un droit d'enregistrement des étiquettes. Mais c'est le marché du futur. » Il espère faire aussi bien qu'en Chine où il a démarré il y a trois ans et où il travaille très bien depuis un an.
Après la Chine, l'Inde L'avant-garde
Abhijit Saha détient deux restaurants à Bengalore, au sud de l'Inde. « Il y a dix ans encore, seuls les 5 étoiles servaient du vin, explique-t-il. Maintenant nous sommes de plus en plus nombreux à en proposer. Avec la cuisine indienne, les gens boivent le vin à l'apéritif. Avec la cuisine occidentale, ils en boivent au cours du repas. Dans nos deux restaurants, nous vendons 60 % de vins importés et 40 % de vins indiens. Nous avons vingt vins français à notre carte. Le plus cher est un gevrey chambertin à 150 €, le moins cher un merlot à 40 €. A cause des taxes, nous revendons entre 40 et 50 € un vin qui coûte 2 €, prix départ. Lorsque les taxes baisseront, l'Inde deviendra un énorme marché. » Mais la France doit se méfier. « Actuellement, l'Italie progresse bien plus vite », assure Abhijit Saha.
Après la Chine, l'Inde Reporter à l'affût
Elle était la seule exposante indienne à Vinexpo. Malgré un stand quelconque, elle n'est pas passée inaperçue. « Beaucoup de Français sont venus me demander des informations sur notre marché, raconte Rojita Tiwari, l'éditrice de la revue “Ambrosia”. J'ai été surprise de voir autant de monde intéressé par l'Inde. » Lancée il y a dix-neuf ans, « Ambrosia » est une revue professionnelle spécialisée dans les vins et spiritueux et diffusée à 45 000 exemplaires à travers l'Inde. Rojita Tiwari est venue sur le salon pour « rencontrer les grandes entreprises internationales en vue de préparer des articles ». Elle a été déçue de n'y trouver ni Diageo, ni Torres.