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ACTUS - RÉGIONS

CHAMPAGNE Un prestataire arrêté

Aude Lutun - La vigne - n°234 - septembre 2011 - page 13

Un prestataire de service aurait embauché 226 vendangeurs polonais au noir. Les vignerons abusés devront payer les charges et salaires non versés.
Hervé Lapoulle (à gauche), gérant de la société de recrutement de vendangeurs, controlé par les gendarmes. © H. OUDIN

Hervé Lapoulle (à gauche), gérant de la société de recrutement de vendangeurs, controlé par les gendarmes. © H. OUDIN

L'affaire a fait grand bruit en Champagne. Le 31 août, en plein cœur des vendanges, les gendarmes parisiens de l'Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) sont venus à l'aube contrôler Hervé Lapoulle, un prestataire viticole de Sept-Saulx (Marne).

Un hélicoptère a survolé des parcelles bien ciblées. Objet du contrôle : vérifier qu'il avait bien rempli toutes les formalités nécessaires, tant en France qu'en Pologne, pour les 226 vendangeurs polonais qu'il employait. Ce qui n'était pas le cas.

Dix-sept viticulteurs dans l'embarras

Ces saisonniers polonais travaillaient pour le compte de la société SAV Spolka créée en 2006 par Hervé Lapoulle. Pour les enquêteurs, cette société est une coquille vide, les locaux polonais étant toujours fermés et personne n'étant joignable au téléphone.

Si l'enquête judiciaire confirme qu'il y a eu travail dissimulé, le prestataire devra comparaître au pénal et risquera une peine allant jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Dix-sept viticulteurs ont fait appel à ce prestataire, dont les tarifs étaient ceux du marché. Le procureur de la République de Reims estime qu'il n'y a pas d'élément à charge contre eux. En effet, il était difficile pour les vignerons d'imaginer que le prestataire ne payait pas de MSA et qu'il payait ses saisonniers au rabais.

« Cela semble être une arnaque de haut vol, estime Christian Goutorbe, président du groupement des employeurs au Syndicat général des vignerons. Il faut que les vignerons intègrent que ce sont eux, les donneurs d'ordre, qui sont responsables en cas de problème et qu'ils doivent être très vigilants sur le choix de leur prestataire. »

Dans le cas présent, les dix-sept vignerons devront assumer, en complément de ce que pourra payer le prestataire, les cotisations MSA de ces vendangeurs ainsi que le différentiel de salaire entre ce qu'ils ont perçu et ce qu'ils auraient dû percevoir.

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