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ACTUS - FRANCE

Cancer : une étude rassurante

Christelle Stef - La vigne - n°235 - octobre 2011 - page 18

SANTÉ - L'étude Agrican révèle pour l'instant que les agriculteurs ont bien moins de cancers que le reste de la population. Cela s'explique essentiellement par le fait qu'ils fument moins.
Les agriculteurs français ont une plus grande espérance de vie que l'ensemble de la population. Tels sont les premiers résultats de l'étude Agrican que coordonne Pierre Lebailly, épidémiologiste au Grécan. © C. STEF

Les agriculteurs français ont une plus grande espérance de vie que l'ensemble de la population. Tels sont les premiers résultats de l'étude Agrican que coordonne Pierre Lebailly, épidémiologiste au Grécan. © C. STEF

Les agriculteurs ont-ils plus de risque de mourir d'un cancer que le reste de la population ? Non, selon Pierre Lebailly. Cet épidémiologiste au Grécan - Centre François Baclesse, à Caen (Calvados), est intervenu le 16 septembre lors du symposium « Cancer et travail en agriculture », organisé à Tours (Indre-et-Loire). Il a présenté les premiers résultats de l'étude Agrican portant sur une cohorte de 180 000 assurés agricoles, actifs et retraités, de douze départements.

Meilleure hygiène de vie

Durant la période 2006-2009, 11 213 personnes de ce groupe sont décédées, dont 3 338 à la suite d'un cancer. C'est moins que l'ensemble de la population. Les agriculteurs et les agricultrices ont ainsi respectivement 27 % et 19 % moins de risque de décéder d'un cancer qu'un homme et une femme du même département et du même âge qu'eux.

Ils sont nettement moins victimes de cancers liés au tabagisme : larynx, trachée, poumon, vessie… En revanche, on observe une légère surmortalité pour les cancers de la peau : + 1 % chez les hommes et + 6 % chez les femmes. Pour les femmes, on note également une tendance à la surmortalité pour les cancers de l'œsophage (+ 8 %), de l'estomac (+ 5 %) et du sang (+ 2 %).

Ces résultats sont plutôt rassurants. Ils s'expliquent en partie par une meilleure hygiène de vie des agriculteurs, qui fument beaucoup moins que le reste de la population. A contrario, le fait qu'ils travaillent à l'extérieur, ainsi que l'exposition à certains pesticides (arsénite de soude, par exemple) expliquent certainement en partie la légère surmortalité par cancer de la peau. Les chercheurs poursuivent leur travail pour mesurer l'impact de l'exposition aux pesticides.

Vigilance à Cognac

L'observatoire régional de la santé du Poitou-Charentes a mené une étude « Pesticides et santé », croisant diverses données comme les ventes de produits phytosanitaires, les cultures dominantes par commune et les décès causés par des maladies susceptibles d'être liées à une exposition à des pesticides. Il en ressort que les décès dus à la maladie de Parkinson et aux cancers du système lymphatique sont, respectivement, 29 % et 19 % plus élevés dans le vignoble cognaçais que la moyenne régionale.

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