Les velléités de Cadillac (Gironde) d'urbaniser 48 ha d'AOC sont tombées à l'eau. Le tribunal a annulé son plan local d'urbanisme. « Nous sommes satisfaits. Le juge nous a donné raison. Les besoins d‘urbanisation de la commune de Cadillac étaient disproportionnés », savoure Laurent Gapenne, président de la Fédération des grands vins de Bordeaux.
Le maire de Cadillac n'a pas fait appel de la décision rendue par le tribunal administratif le 16 juin dernier. Cette décision a annulé le PLU adopté en 2007 par le conseil municipal de cette commune de l'Entre-deux Mers, lequel envisageait l'urbanisation de 55 ha, dont 48 en AOC Premières Côtes-de-Bordeaux, au nom d'un essor démographique à venir.
Avis défavorable
Le juge estime que le classement des secteurs viticoles en zones urbanisables « est entaché d'une erreur manifeste d'appréciation et méconnaît le principe d'utilisation économe et équilibrée des espaces naturels, urbains, périurbains et ruraux posé par les dispositions du code de l'urbanisme ».
Dans cette affaire, la chambre d'agriculture de la Gironde, la Fédération des grands vins de Bordeaux, le CIVB et le viticulteur Jean Médeville et son GFA Fayau n'avaient pas hésité à attaquer le PLU au tribunal.
« Nous avons alerté le maire pendant la phase d'élaboration du PLU. Il y avait une consommation excessive d'espaces viticoles au regard des objectifs de croissance de la commune. Nous avons donc émis un avis défavorable à ce PLU», explique Laurent Courau, chef du service aménagement de la chambre d'agriculture de la Gironde.
De son côté, le syndicat des Premières Côtes-de-Bordeaux a demandé l'avis du ministre de l'Agriculture qui, lui aussi, a donné un avis défavorable. Laurent Gapenne est formel : « Nous irons au contentieux chaque fois que la concertation ne sera pas possible », prévient-il.