1. Les droits de plantations sont un héritage d'un temps révolu où l'on pensait que les marchés devaient être encadrés et la production planifiée. Une période où l'on pensait que les vignerons ne pouvaient être laissés aux errements de leur libre arbitre.
2. Au nom de quoi ceux qui cultivent sans grande conviction les vignes plantées par leurs grands-parents auraient-ils un avantage sur des candidats néovignerons passionnés, mais sans vignes ?
3. La suppression des droits de plantation a été votée en 2008. La France a accepté cette décision. Ses représentants comptaient-ils remettre ce choix en question ?
4. Il y a d'autres moyens de limiter la production des vins de qualité. Les cahiers des charges des appellations, qui encadrent l'aire d'AOC, mais aussi les rendements, peuvent permettre de limiter les volumes de production. Si la police des AOC était bien faite, la suppression des droits n'entraînerait aucune dérive. Le vrai problème, c'est de faire appliquer les règles.
5. Les vins des nouvelles plantations seront en grande majorité sans appellation et même sans indication de provenance. En libéralisant la plantation de vignes, on incitera les producteurs de vin courant à sortir des AOC. Sans contraintes, ces vins seront produits dans des conditions et à des coûts de revient leur permettant de concurrencer les Chiliens et les Australiens. Sans doute les AOC perdront-elles des cotisations, sans doute quelques fonctionnaires devront-ils moins manier de tampons encreurs. Mais le vin est-il l'affaire des producteurs, de l'administration ou des syndicats ?
6. Le système des droits n'a pas protégé les petites exploitations. La France a perdu 25 % de ses exploitations en trente ans parce qu'elles n'étaient pas viables. Pour toutes ces raisons, à l'instar du vieux Caton, je dis : « Delenda est directus plantationis », c'est-à-dire il faut détruire les droits de plantation !