La cave coopérative de Rasteau a une petite activité de négoce. Elle achète environ 10 % de ses 28 000 hl produits par an. « Nous constations des chutes en SO2 libre fréquentes sur ces achats de vrac, raconte Alexis Cornu, directeur technique de la cave. Cela nous a poussés à réfléchir à l'oxygène dissous. » Dès 2008, la cave entame des expérimentations dans le cadre du groupe de travail oxygène d'Inter-Rhône. Elle réalise des mesures d'oxygène dissous à différentes étapes d'élaboration du vin.
Pompages à faible débit
Grâce aux résultats d'essais, le prestataire de mise en bib a pu améliorer son système d'inertage au remplissage, ainsi que ses réglages.
Des améliorations sur les transferts de vins sont aussi en cours. « D'après les mesures, nos pratiques sont plutôt bonnes », note Alexis Cornu. Mais la cave souhaite inclure quelques règles dans le cahier des charges qu'elle impose aux transporteurs, comme les pompages à faible débit. Elle leur impose déjà de toujours remplir les poches par le bas et de ne transporter que des citernes pleines.
Pour la stabilisation tartrique, pas de problème. Si la cave envisageait un temps de changer de technologie, les résultats d'audit l'en ont dissuadée. L'importance des volumes traités diminue fortement les risques de dissolution d'oxygène. De plus, le système « cristallisoir-stabulation-filtre » fonctionne en continu, sans phase de vidange.
Au final, ces travaux sur l'oxygène sont profitables. « Nos clients sont exigeants sur la teneur en SO2 des vins et le seront peut-être un jour sur l'O2 dissous, souligne Alexis Cornu. Il est donc essentiel pour nous d'auditer nos pratiques afin de nous améliorer. »