L'Alsace ne digère pas le fait d'avoir à partager la mention « vendanges tardives ». Début janvier, l'Association des viticulteurs d'Alsace a mandaté un avocat « pour déposer dans les meilleurs délais » un recours devant le Conseil d'État contre le décret publié au JO du 24 novembre 2011 permettant à Gaillac d'utiliser cette mention. Son dossier reprendra les arguments techniques, juridiques et moraux qu'elle a déjà développés sans succès cet été, lors de la procédure nationale d'opposition ouverte par l'Inao, à l'occasion de la demande faite par Gaillac d'utiliser la mention. L'Ava conteste la nature même du produit élaboré à Gaillac, qui n'a, selon elle, pas « d'usage historique » dans ce vignoble. Elle affirme qu'il n'est pas en phase avec le règlement européen relatif à l'utilisation de la mention « vendanges tardives ».
Conditions draconiennes
Elle fustige enfin l'Inao qui ne remplit pas, à ses yeux, son rôle de gardien du temple en préservant des mentions traditionnelles.
Pourtant, le cahier des charges de Gaillac impose des conditions draconiennes à ceux qui veulent produire des vendanges tardives. Le rendement est plafonné à 25 hl/ha. Les moûts doivent renfermer au minimum 280 g/l de sucre et les vins en bouteille au moins 100 g/l. Les vins doivent être élevés au moins jusqu'au 15 mai de la deuxième année qui suit celle de la récolte. Cette mention est réservée aux vins blancs principalement issus des cépages len de l'el et ondenc.
Avant Gaillac, seuls l'Alsace et Jurançon pouvaient produire des vendanges tardives.