2011, année de la reprise à l'export pour les beaujolais ? Fin octobre, les exportations affichaient une hausse de 7 % en volume et de 9 % en valeur par rapport aux dix premiers mois de 2010. Les chiffres d'Inter-Beaujolais permettent de préciser que ce sont les trois marchés les plus importants de la région, le Japon (+5 %), les États-Unis (+8 %) et le Canada (+16 %) qui ont porté cette croissance. À l'inverse, d'autres débouchés traditionnels comme la Suisse (-4 %) ou la Belgique (-22 %) reculent. Par ailleurs, toutes les familles beaujolaises ne rencontrent pas le même succès. « C'est sur le grand export, comme les États-Unis, et avec les crus que nous trouvons des marchés, signale Jean-Luc Merle, président de la cave coopérative de Bel Air (à Saint-Jean-d'Ardières, dans le Rhône). C'est beaucoup plus difficile pour les villages et les génériques. » D'autres avis sont moins catégoriques. « En Angleterre, les beaujolais nouveaux ont disparu. Ils ont été remplacés par les beaujolais de garde, génériques et villages », affirme Bernard Couzon, vice-président de la cave de Bully-Quincié. Quant aux causes de ce redressement, Jean Tête, des vins Louis Tête, en voit trois : « Les efforts qualitatifs réalisés ces dernières années portent leurs fruits ; le rapport qualité/prix des crus à l'export (15 dollars aux États-Unis environ) est très bon et le goût des consommateurs évolue vers moins de structure et plus de goût. » Tous se rejoignent pour affirmer que l'export portera la croissance, car « le marché français est saturé sur les gammes de prix des beaujolais ».