« Nous constatons depuis deux ans un transfert de volumes vers les VSIG avec mention de cépage, au détriment des IGP côtes de Gascogne et Gers, confie Xavier Papelorey, coutier à Larressingle (Gers). Ce que nous déplorons, car les IGP portent l'identité de la Gascogne, alors que les vins de cépage sont anonymes. »
Dès 2009-2010, les VSIG blancs de cépage ont démarré fort. FranceAgriMer avait alors totalisé 32 700 hl pour cette campagne, la première pour les VSIG de cépage. La campagne suivante, les volumes échangés avaient pratiquement triplé, atteignant 90 850 hl en douze mois. Cette année, la progression est du même ordre.
Colombard, sauvignon et chardonnay sont les cépages les plus demandés. Alors qu'à fin janvier 2010, 750 hl de colombard avaient été commercialisés, ce volume est 78 fois plus important à fin janvier 2012. Belle progression aussi pour le sauvignon (27 800 hl contre 770 hl) et le chardonnay (20 000 hl contre 4 500). Au départ, seul s ces t roi s cépages étaient mis en avant. Ils ont vite été rejoints par le gros manseng, l'ugni blanc et, depuis peu, par le sémillon. Aujourd'hui, les VSIG avec mention de cépage représentent plus de 30 % des VSIG blancs du Gers. Ils se vendent à 65 €/hl en moyenne, soit au même prix que les IGP et 20 €/hl de plus que les VSIG génériques.
Produits avec des rendements illimités, ils intéressent les négociants en quête de volumes et de prix. Pour freiner cette tendance, la nouvelle interprofession Gascogne devrait voter un plan stratégique visant à préserver les volumes d'IGP haut de gamme. Pour éviter les comportements opportunistes, les viticulteurs devront affecter à l'avance leurs parcelles aux IGP ou aux VSIG. Et s'y tenir.