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Les distilleries françaises sont autorisées à distiller des lies traitées pour élaborer de l'eau-de-vie de vin. © C. WATIER
La Commission européenne rappelle la France à l'ordre. Dans un avis motivé datant du 27 février, elle lui demande d'exclure l'emploi de marcs et de lies pour l'élaboration d'eaux-de-vie de vin, ou brandies.
La Commission avait déjà mis la France en demeure en 2011 suite aux plaintes des distillateurs italiens et espagnols.
Concurrence déloyale
En effet, en 2008, la France a autorisé ses distilleries à utiliser marcs et lies pour la production d'eaux-de-vie de vin. Or, les Italiens et les Espagnols ont souligné que la réglementation européenne définit l'eau-de-vie de vin comme « la boisson spiritueuse obtenue exclusivement par la distillation de vin ou de vin viné ». Suite à ce premier rappel à l'ordre, la France avait accepté d'abandonner la distillation de marcs pour les eaux-de-vie. Mais pas celle de lies, filtrées ou centrifugées…
La Commission se range à nouveau du côté des Italiens et des Espagnols. Elle considère que les pratiques françaises ont eu « un impact économique pour les producteurs des secteurs des eaux-de-vie et de distillats de vin dans les autres États membres ». Et que la matière première étant un sous-produit, elle a été obtenue à un prix plus compétitif que du vin.
Début mars, le ministère de l'Agriculture ne s'était encore pas prononcé quant à un arrêt de l'usage de lies. Si la France ne répond pas à la Commission d'ici fin avril, celle-ci pourra porter l'affaire devant la Cour de justice européenne.
