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ACTUS - VOS CONCURRENTS

Chili : Les terroirs révélés

Mathilde Hulot - La vigne - n°241 - avril 2012 - page 23

Une nouvelle classification des vignobles met en avant les terroirs et microclimats.
LA BODEGA MANZANAR est située à Casablanca. Son vignoble fait donc partie d'une aire Costa. © ERRAZURIZ

LA BODEGA MANZANAR est située à Casablanca. Son vignoble fait donc partie d'une aire Costa. © ERRAZURIZ

Un style facile d'accès, une régularité sans faille : il y a quinze ans, les vins chiliens se faisaient connaître grâce à ces qualités. Les voilà qui montent d'un cran, revendiquant d'avoir des crus.

En 2011, Wines of Chile, l'organisme de promotion des vins chiliens à travers le monde, a décidé de distinguer des aires (areas) dans chacune des quatorze vallées viticoles du pays. Partant de l'océan Pacifique pour aller vers les Andes, sa nouvelle classification distingue trois familles d'aires (ou crus ou terroirs) : Costa, Entre Cordilleras et Andes.

Les premières sont proches de l'océan et subissent son influence. Les deuxièmes sont situées dans la partie centrale et les troisièmes au pied de la chaîne andine.

Dans chacune de ces zones, Wine of Chile a identifié les terroirs les plus remarquables. En tout, il a distingué huit crus Costa, comme Lolol ou San Juan, vingt-neuf Entre Cordilleras et dix-sept Andes, ces derniers étant tous caractérisés par des sols d'alluvions et un climat fortement marqué par les différences de température entre le jour et la nuit.

« Une vraie prise de conscience »

« Les Chiliens se sont rendu compte que le terroir a une influence sur le style du vin, témoigne François Lurton, qui vinifie un cru Costa à Lolol, dans la vallée de Colchagua, située à 300 km au sud de Santiago. Il y a une vraie prise de conscience que la vigne est plus importante que la vinification. Nous vinifions de plus en plus dans de petits contenants des jus issus de rendements de plus en plus bas. »

Wines of Chile n'a commandé aucune étude pour effectuer son classement, mais compte bien solliciter les services d'un des plus grands spécialistes des terroirs, Pedro Parra, dont l'influence dans le pays est incontestable. « Nous espérons pouvoir organiser un séminaire avec lui lors de notre grande dégustation annuelle le 13 septembre à Londres », prévoit Michael Cox, directeur du bureau de Wines of Chile à Londres (Royaume-Uni). Ce dernier reste toutefois prudent : « Les consommateurs commencent tout juste à découvrir les noms de Colchagua, Casablanca, Maipo ou Aconcagua et nos nouvelles sous-régions semblent être un concept trop sophistiqué aujourd'hui. Mais je suis convaincu que le Chili a tout intérêt à affiner le message de la diversité liée au terroir et au lieu. »

En France, il faut compter entre 4 et 5 euros prix consommateur pour un vin chilien simple. Les premium, eux, se situent entre 6 et 10 euros.

CE QUE ÇA VA CHANGER POUR VOUS

Les Chiliens sont en train d'adopter le système des AOC françaises ou européennes. Ils y vont doucement, car ils voient que cette approche complique leur offre, mais ils arrivent avec des vins premium au rapport qualité/prix imbattable. Ils les font de mieux en mieux connaître à coups de dégustations, de communication et de « workshops ».

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