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À LA VIGNE - JUIN

Une succession d'accidents

C. Stef et P. Touchais - La vigne - n°243 - juin 2012 - page 10

Les caprices du ciel ont été légion tout au long de ce mois de mai. Grêle dévastatrice, gel tardif, rafales de vent et pluies torrentielles, autant de fléaux qui ont affecté le potentiel de récolte.
GRELE DANS LE VAR. 3 000 à 3 500 ha de vignes seraient touchés. Selon les zones, les pertes vont de 10 à 100 %. © PQR/NICE MATIN/F. MULLER

GRELE DANS LE VAR. 3 000 à 3 500 ha de vignes seraient touchés. Selon les zones, les pertes vont de 10 à 100 %. © PQR/NICE MATIN/F. MULLER

VIGNE INONDEE A EPFIG (Bas-Rhin). Le 21 mai, il est tombé entre 50 et 80 mm d'eau de Barr à Nothalten. Des parcelles en bas de coteaux ont été engorgées d'eau et rendues impraticables. © CHAMBRE D'AGRICULTURE DU BAS-RHIN

VIGNE INONDEE A EPFIG (Bas-Rhin). Le 21 mai, il est tombé entre 50 et 80 mm d'eau de Barr à Nothalten. Des parcelles en bas de coteaux ont été engorgées d'eau et rendues impraticables. © CHAMBRE D'AGRICULTURE DU BAS-RHIN

VAR ET SAUMUR : Des parcelles meurtries par la grêle

Le 27 mai après-midi, un violent orage de grêle a frappé les vignes du centre et du moyen Var. En l'espace de trois quart d'heure, des grêlons gros comme des billes et 50 à 60 mm de pluie se sont abattus sur une quinzaine de communes autour de Brignoles. Très vite, l'AFP a annoncé que « 6 000 ha étaient touchés avec des récoltes détruites entre 70 et 100 % ». En réalité, 3 000 à 3 500 hectares seraient réellement atteints.

Feuilles et inflorescences sectionnées, rameaux éclatés… Les dégâts sont considérables. « Parfois, il ne reste plus que quatre rameaux sur un pied », se désole Mathieu Combier, conseiller viticole à la chambre d'agriculture. « Selon les zones, les pertes vont de 10-20 % jusqu'à 100 %. Entre Brignoles et Montfort, des vignerons ont perdu toute leur récolte. Les caves coopératives de Besse et de Flassans estiment que 50 à 60 % de leur vignoble est touché », indique François Drouzy, responsable du pôle entreprise et économie à la chambre d'agriculture. Au 4 juin, la cellule de crise de la chambre d'agriculture avait recensé 65 à 70 agriculteurs sinistrés, viticulteurs pour 80 % d'entre eux.

Le 30 mai, en milieu d'après-midi, la grêle a également frappé le Saumurois (Maine-et-Loire). Feuilles hachées, rameaux pliés, bois meurtris… Pendant une trentaine de minutes, les éléments se sont déchaînés. Des trombes d'eau, 40 à 60 mm, avec des grêlons d'un à deux centimètres de diamètre ont provoqué des dégâts dans un couloir de 4 km au sud de Saumur. L'aire de Saumur-Champigny est très touchée.

AUDE : Des rameaux cassés par le vent

Fin mai, des rafales de vent de plus de 100 km/h ont cassé des rameaux à Limoux et dans les Corbières, dans les vignes qui n'étaient pas encore relevées. Les cépages précoces (chardonnay et pinot à Limoux, syrah dans les Corbières) sont les plus touchés. « Les vignerons se sont rendu compte de l'étendue des dégâts en relevant. Les rameaux cassés étaient coincés dans les souches. Il peut y en avoir jusqu'à 40 %. Les pertes de récolte ne sont pas négligeables », précise Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude.

ALSACE : Des vignes inondées

Le 21 mai, des trombes d'eau se sont abattues sur une zone allant de Barr à Nothalten, dans le Bas-Rhin, sur une dizaine de communes. « L'orage a été court mais violent. Il est tombé entre 50 et 80 mm d'eau selon les secteurs », rapporte Marie-Noëlle Lauer, de l'Adar du vignoble. Dans les vignes les plus inondées, l'eau est montée jusqu'au deuxième fil. Elle a stagné pendant deux à trois jours. Les parcelles étaient impraticables.

MUSCADET : Les grappes ont filé

En Loire-Atlantique, « on se dirige vers l'une des plus petites récoltes hors gel pour la région », indique Nadège Brochard-Mémain, de la chambre d'agriculture. La sortie de grappes n'est pas très importante et beaucoup d'entre elles ont filé en raison des aléas climatiques de ce début de campagne. « Les ailes des grappes sont parties en vrilles et leurs apex ont séché », constate la conseillère. Certaines vieilles vignes ne portent qu'une seule grappe par souche. « Après, il faut voir quels seront les phénomènes de compensation mais, en moyenne, je pense qu'il n'y aura pas plus de 40 hl/ha », précise la conseillère viticole.

BEAUJOLAIS, COGNAC, VAR ET BOUR GOGNE : Du gel de printemps

Dans la nuit du 16 au 17 mai, le thermomètre est descendu sous la barre des 0° dans plusieurs vignobles. Très localement, ce gel a provoqué des dégâts toujours spectaculaires, puisque des rameaux d'une vingtaine de centimètres en ont souffert. Le fléau a touché l'ouest du Var (Tavernes, Barjols, Saint-Maximin, Pourrières…). « Mais les dégâts semblent dérisoires comparés à ceux provoqués par la grêle qui a frappé le vignoble dix jours plus tard (voir ci-dessus) », rapporte Mathieu Combier, de la chambre d'agriculture.

En Bourgogne, ce sont les secteurs de Chassagne, Santenay et les Hautes Côtes qui ont été touchés, principalement les vignes où le sol venait d'être travaillé. En Beaujolais, le sud du vignoble est concerné, notamment dans les bas-fonds des parcelles enherbées.

À Cognac, le centre et le nord du vignoble ont un peu souffert, surtout les rangs situés en bordure de bois et les bas-fonds. « Le phénomène est très limité », rassure Magdalena Girard, de la chambre d'agriculture de Charente- Maritime.

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