« Les coopératives en appellation Bordeaux et Côtes de Bordeaux ont accepté de tout déballer. C'est une première », a souligné Bernard Solans, le président de la FCVA, la Fédération des coopératives vinicoles d'Aquitaine, lors de son assemblée générale du 2 juillet. Il a insisté sur « le courage » de ces caves qui ont accepté d'être auditées par le cabinet Solving, lequel a établi « un référentiel de compétitivité ». Un audit qui s'inscrit dans le Plan Bordeaux demain dont l'une des ambitions est de favoriser le regroupement des coopératives.
Frédéric Boublil, du cabinet Solving, a présenté à la vitesse grand V son étude. Au point qu'en fin d'AG, il a été prié de faire une seconde présentation. En restant tout aussi avare d'informations.
Des coopérateurs payés du simple au double
Il en ressort que, d'une cave à l'autre, la rémunération des coopérateurs est allée du simple au double durant les trois dernières campagnes. Mais aucun nom n'a filtré. Autre élément : des caves rémunèrent au-dessus de la moyenne mais au détriment de l'investissement et du remboursement de leur dette. Enfin, six caves seraient au bord du gouffre.
« Un audit, ce n'est pas forcément agréable », a lancé Patrick Stéfanini, préfet de la région Aquitaine et invité de l'AG. Au passage, il a rappelé que l'objectif de l'État « n'est pas d'encourager les fusions pour le plaisir » mais « d'accompagner la compétitivité » des coops.
Dans les prochaines semaines, chaque cave bénéficiera d'une restitution individuelle et détaillée de l'étude. L'audit va être étendu aux caves du Libournais et du Médoc. Patrick Vasseur, président de la FDSEA de Gironde, se réjouit : « Cette étude va permettre de remuer le secteur coopératif, incapable de parler d'une seule voix. »