La possibilité de chaptaliser est ouverte pour la première fois cette année aux vignobles du sud de la France, privés de l'aide à l'utilisation des moûts concentrés. Mais les pays d'Oc n'en veulent pas. « Nous avons toujours été contre la chaptalisation. Nos vins sont exclusivement à base de raisins. Il est hors de question d'utiliser le sucre de betterave pour les enrichir », soutient Jacques Gravegeal, le président de l'ODG Pays d'Oc.
Le 8 août dernier, lors d'une assemblée générale, l'ODG a décidé d'exclure le sucrage à sec de son cahier de charges. Toutes les ODG et organisations professionnelles du Languedoc-Roussillon ont suivi cette position.
« Il nous faut une forme de soutien »
« Nous voulons défendre le principe d'une aide compensatoire aux moûts concentrés (MC) et moûts concentrés rectifiés (MCR). Le règlement communautaire a mis fin aux aides directes. Il nous faut trouver une autre forme de soutien pour rétablir l'équité entre l'enrichissement aux MC/MCR et la chaptalisation », explique René Moréno, président de la Fédération des vins IGP pays Hérault. La situation du marché a également pesé dans la décision des professionnels, car autoriser la chaptalisation, c'était prendre le risque d'accroître les volumes vinifiés.
Le Sud-Ouest, ainsi que l'Ardèche, le Vaucluse et la Drôme ont, eux, fait le choix de demander l'autorisation de chaptaliser. « C'est une décision économique, plaide Michel Defrancès, président de l'Interprofession des vins du Sud-Ouest. L'enrichissement revient entre 4,50 et 5 €/hl avec les MC/MCR, contre 1,50 à 1,70 €/hl avec le sucre de betterave. Notre Filière ne peut pas surmonter un tel handicap économique. »
Au final, ce sont les préfets de région qui doivent accorder par arrêté les autorisations de chaptalisation.