Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - C'est tendance

Les vins de copains remportent un succès fou

Chantal Sarrazin - La vigne - n°245 - septembre 2012 - page 56

Simples, modernes et décomplexés, ces bouteilles renouent, pour le plus grand bonheur des amateurs, avec la convivialité. Un créneau que la viticulture a négligé un temps.

Ça ressemble à une bouffée d'oxygène. Le vin renoue avec l'esprit de convivialité et de partage qui lui sont traditionnellement attachés et qui a malheureusement été occulté pendant quelques années. Témoignage de ce retour aux sources, la kyrielle de cuvées lancées récemment et dont les noms évoquent le plaisir de les partager entre amis. Ce goût pour les vins de copains croise un autre phénomène : « Le consommateur recherche des vins plaisants, légers, frais et fruités, d'un bon rapport plaisir/prix, y compris en rouge, indique Virginie Amat, responsable du caveau de vente du château Calissanne, dans les coteaux d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Bref, des vins faciles à boire que l'on a forcément envie de déguster avec des copains. »

Autre facteur d'explication : l'avènement du vin à l'apéritif. « Nos clients boivent de moins en moins de pastis et autres ersatz, souligne Sonia Belchi, la directrice du Caveau d'Héraclès, dans le Gard. Ils préfèrent trinquer avec des vins, à condition qu'ils soient faciles d'accès. »

Les vins correspondant à ces bons moments sont tous vinifiés dans le but d'en faire ressortir les arômes et le croquant du fruit. Les habillages sont à l'avenant : modernes et frais.

Magnum rosé À partager

Château Calissanne.

Deux vins.

De 1 000 à 1 200 cols par an.

PVC : 16,80 et 28,80 euros.

La taille de ce flacon le prédestine aux grandes tablées. « Au caveau, nous le présentons comme le parfait compagnon des vins à partager entre amis », argumente Virginie Amat, la responsable. Car, ce coteaux d'Aix-en-Provence, pauvre en sucre résiduel, « peut accompagner tout un repas, ajoute-t-elle. De l'apéro, en passant par le plat principal, les fromages de chèvre frais et les desserts aux fruits ». Les clients sont sensibles à l'argument. Beaucoup l'achètent pour en faire cadeau à leurs amis quand ils les invitent. S'ils veulent marquer le coup, ils choisissent le rosé haut de gamme du domaine, Calisson de Calissanne, également en magnum. À majorité de grenache, il a plus de longueur en bouche que l'entrée de gamme.

Copains comme cochons Le plus osé

Gabriel Meffre.

Un rouge, un blanc et un rosé.

En cours de lancement.

PVC : 7 à 8 euros.

Le négociant rhodanien aime déranger. Après avoir développé, les marques impertinentes, Fat Bastard (gros batard) et Wild Pig (cochon sauvage), pour l'export, il lance Copains comme cochons en France. « Les restaurateurs attendaient le pendant tricolore de nos cuvées à consonance anglo-saxonne, confie Jean-Baptiste Aulombard, responsable CHR France. Nous avons phosphoré, en interne, et nous avons fini par le trouver en nous inspirant de Wild Pig. » La nouvelle marque comprend trois vins en IGP pays d'Oc « sur le fruit, pour souligner leur esprit de convivialité », poursuit le jeune homme. Le packaging souligne son originalité, un cochon est gravé sur la bouteille et celle-ci est fermée avec une capsule à vis. Les restaurateurs applaudissent.

Trois bouteilles, trois occasions chaleureuses… Un dimanche entre amis

Domaine Almoric.

6 200 cols en 2011.

PVC : 6 euros.

David Contensuzas vendange ce blanc avec ses amis. Un moment de convivialité et de partage qu'il a voulu restituer dans cette cuvée. Issue de 70 % de viognier, de 15 % de marsanne et autant de roussanne, elle est en en AOC Grignan-les-Adhémar. Le vigneron fait d'une pierre deux coups. Ce vin est son premier blanc. Il répond à une demande de clientèle particulière. Il est essentiellement vendu au caveau et chez quelques cavistes.

Trois bouteilles, trois occasions chaleureuses… Vin de pétanque

Mas de Libian.

35 000 cols par an.

PVC : 7 à 7,50 euros chez le caviste.

Vinifié par Hélène Thibon depuis 2001, ce côtes-du-rhône rouge a fait ses premiers pas sans avoir de nom. C'est un client en visite au caveau, avec ses amis, qui l'a baptisé. « Mettez-moi six bouteilles de votre vin de pétanque de côté, nous a-t-il demandé. Nous avons immédiatement adopté cette désignation. En deux mots, tout est dit sans avoir à faire les frais d'une contre-étiquette ! » En dix jours entre Noël et le jour de l'an, Hélène Thibon a tout vendu et ce uniquement auprès des cavistes et sur réservation.

Trois bouteilles, trois occasions chaleureuses… La Belle terrasse

Vignobles Bonfils.

En cours de lancement.

PVC : 1,40 à 1,60 euro le litre en bib.

« Nous apprécions de nous asseoir à la terrasse de notre domaine de la Boulandière, avec nos invités, à l'ombre des oliviers, en savourant un verre de vin. » Voilà comment le négociant languedocien a trouvé le nom de cette cuvée, une gamme de six vins en IGP pays d'Oc, dont cinq de cépages (chardonnay, sauvignon, merlot, carbernet-sauvignon et syrah rosée), sur les rails depuis le 1er mars. En Bag in box, elle est destinée au secteur traditionnel. Le visuel représente la magnifique terrasse qui surplombe le vignoble.

Fiesta Festif à souhait

Caveau d'Héraclès.

Un vin.

6 000 cols.

PVC : 6 euros.

Lancé à 3 000 exemplaires en d'avril, ce muscat sec en IGP pays d'Oc « cartonne ! » se félicite Sonia Belchi, directrice de la coopérative gardoise le Caveau d'Héraclès. Son nom évoque les vacances, l'été et les soirées festives entre amis. « Nous vendangeons les raisins très tôt pour préserver les arômes du muscat très appréciés de nos clients. » Résultat : seulement 11° d'alcool et un coup de cœur au guide Hachette. L'étiquette, résolument moderne, séduit aussi les consommateurs. La coopérative vend ce vin au caveau et à la restauration régionale. Face au succès remporté par le premier tirage, elle a doublé la mise en été.

Le Pot Rigolard

Vignobles Dom Brial.

200 000 cols par an.

Un rouge, un blanc et un rosé.

PVC : 4,10 euros le rouge et le rosé, 4,50 euros le blanc.

« Cet été… passez prendre un pot ! » C'est l'accroche publicitaire de ces trois vins des côtes catalanes, mis sur orbite voilà une quinzaine d'années déjà, mais dont l'habillage vient d'être entièrement relooké. « Offrir un pot », « Avoir du pot », « Pot catalytique »… sont les autres accroches utilisées par cette coopérative des Pyrénées-Orientales pour vanter son Pot dans la presse quotidienne régionale. « Nous reprenons ces jeux de mots sur des affiches disposées dans notre caveau de vente et que nous distribuons également à nos clients cavistes et restaurateurs, indique Lionel Lasztoffy, directeur commercial. Ces clins d'œil traduisent bien l'idée de vins à boire entre copains. » La nouvelle étiquette décrit leur profil aromatique, « rond et gourmand » pour le rouge, « fruité et élégant » pour le rosé et « muscat sec » pour le blanc. Le concept s'universalise. Le Japon vient d'en commander un container de 12 000 cols.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :