Cette année, les vendanges ne resteront pas dans les anales de la région. Les viticulteurs craignent même de ne pas atteindre le rendement autorisé (10,83 hectolitre d'alcool pur par hectare). À cela s'ajoute un assez faible degré attendu, lequel ne devrait guère dépasser les 9°.
Dans un contexte de très forte demande des négociants pour les eaux-de-vie, la production des Charentes devrait logiquement se destiner principalement à ce marché.
« Le cognac reprend l'intégralité du vignoble », constate Hervé Pogliani, directeur des Distilleries charentaises et courtier en vins. Cette tendance existe depuis quelques années.
Les autres débouchés (vin avec ou sans IG et jus de raisin) sont ainsi passés de 940 000 hl à 550 000 hl l'an dernier. Et cette année, Patrick Béguin s'attend à une production comprise entre 100 000 et 200 000 hl pour les vins blancs sans IG.
Aujourd'hui, le négoce propose de contractualiser toutes les vignes qui peuvent l'être pour le cognac, sécurisant cette production pour les trois à cinq prochaines années. Les vins sans IG n'ont pas les moyens de lutter.
« Quelques viticulteurs continuent de nous livrer, mais à des doses homéopathiques », souligne Hervé Pogliani.
Pourtant, les prix sont attractifs. Lors de la dernière campagne, ils atteignaient 25 à 30 €/hl pour les moûts de vinification de vins sans indication géographqiue et sans cépage. Pour le moment, le marché 2012-2013 n'a pas encore démarré mais, selon Hervé Pogliani, « nous devrions avoir une hausse importante dans les mois à venir parce qu'il y a eu une petite récolte partout en Europe ». Ce courtier table sur 50 % d'augmentation. Mais sans la certitude d'avoir des volumes à proposer…