L'affectation parcellaire est entrée en vigueur cette année à Cognac. Ainsi, la région sait déjà que la surface affectée aux autres productions que le cognac a chuté à 2 835 hectares contre 3 700 l'an dernier, soit presque 24 % de moins.
La reprise du marché du cognac, après une année noire en 2009, a incité les producteurs à affecter une plus grande partie de leur vignoble à cette eau-de-vie, bien mieux valorisée que les vins sans indication géographique ou les jus de raisin, les autres débouchés du vignoble charentais.
De plus, les rendements s'annoncent inférieurs à ceux de l'an dernier dans certaines situations. « Le nord des Charentes a souffert de la sécheresse. Le poids des baies a chuté », affirme le courtier Patrick Béguin. Il résulte de ces éléments un net recul de la récolte destinée aux autres débouchés que le cognac. Selon les prévisions locales, elle ne devrait pas dépasser les 700 000 hl. Une partie de ces volumes, estimée à 100 000 hl, devrait être dédiée à la production de jus de raisin. Il resterait donc moins de 600 000 hl pour le marché des vins blancs sans indication géographique et des vins de base pour des mousseux, contre près d'un million d'hl l'an dernier.
Début octobre, cette réduction des volumes n'avait pas d'impact sur les cours. Les premières transactions en moûts réalisées par le négoce local se situaient à 22 €/hl en moyenne pour des moûts bruts. Un cours similaire à celui de l'an passé. Cependant, un léger raffermissement était perceptible sur le haut de la fourchette de prix. L'an dernier, les cours s'étalaient de 18 à 27 €/hl. Cette année, le maximum atteint 30 €/hl.
Cette récolte charentaise en repli pourrait avoir un impact sur les marchés mieux valorisés des vins blancs du Midi et du Sud-Ouest.