En Gironde, la convention de mise à disposition, un système de location temporaire de terres géré par la Safer, fait grincer des dents. Certains viticulteurs tordent le nez, estimant qu'il y a concurrence déloyale puisqu'il permet à des exploitants de vendre plus de vin sous leur nom de château qu'ils n'ont de terres. « Pour certains, cette convention est devenue un outil pour prendre un marché spot. Comment accepter que quelques-uns prennent des vignes en location pendant un an, uniquement pour répondre à un marché ponctuel, sans avoir à supporter des frais de structure ? » s'enflamme Marc Medeville, vice-président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur, à la tête de 200 ha. Et d'indiquer qu'une réflexion est lancée pour corriger le tir. L'idée serait de limiter les surfaces qu'un viticulteur pourrait louer par la convention de mise à disposition à un pourcentage des vignes qu'il possède en propre. La Safer, qui comptabilise cette année 2 900 ha sous convention sur les 1 000 000 ha du département, veut dépassionner le débat : « Ce système a été mis en place à la demande de la profession. Il profite à un millier de viticulteurs qui, pour l'essentiel, n'y voient que des avantages », indique Hervé Olivier, directeur départemental de la Safer.