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Tous sont amoureux du vin. Pour des raisons diverses, ils veulent changer de voie. Les uns sont motivés par la volonté d'exercer une activité concrète, rythmée par la nature et les saisons. Les autres veulent être libres de travailler à leur compte.
Dans l'ensemble, ils sont bien accueillis par la profession. C'est en tout cas ce que montre notre enquête. Nous les avons rencontrés pour raconter leur parcours et leurs motivations. Seuls quelques-uns sont en froid avec leur voisinage. La majorité bénéficie de coups de mains, de conseils, d'informations techniques, voire de tuyaux sur des marchés à prendre de la part de leurs voisins. Ces nouveux venus apprécient la solidarité à l'œuvre dans la profession. En retour, cette dernière est plutôt élogieuse à leur égard car ils « tirent la filière vers le haut », comme le constate un Bordelais.
Les néovignerons sont ambitieux pour leurs vins, leur domaine et leur région. Ils ne s'installent pas pour disparaître, ni pour casser les prix. Ce qu'ils veulent, c'est être reconnus, pour certains jusqu'à éblouir leur entourage par leur talent. Ils doivent donc faire mieux que le standard de leur région d'élection.
Pour réussir ce pari, ils se montrent audacieux et inventifs. Ils investissent l'essentiel de leurs économies pour acheter des vignes et pour s'équiper au mépris du risque de tout perdre. Les plus fortunés entreprennent d'importants chantiers car ils savent qu'un vignoble équilibré et productif est la base de toute réussite. Les autres avancent pas à pas, avec patience et opiniâtreté.
La communication dans l'âme
Les néovignerons sont imaginatifs sur deux plans au moins : la communication et le marketing d'une part et le financement d'autre part. Ils trouvent des noms évocateurs et des étiquettes originales pour leurs cuvées. Ils inventent de nouveaux produits, comme ce rosé moelleux à Cahors (Lot). Ils utilisent toutes les ficelles d'internet et des réseaux sociaux pour faire parler d'eux ou entretenir un contact avec leurs clients. Sur le plan du financement, certains réussissent à convaincre leurs familles ou connaissances de participer à leur aventure. Concrètement, ils les invitent à prendre des parts dans le groupement foncier qui achète des vignes pour leur en confier l'exploitation.
Ces mouvements font souffler un vent de fraîcheur bienvenu sur notre univers où usages et traditions pèsent de tout leur poids. À découvrir dans les pages qui suivent.
