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DOSSIER - LES NÉOVIGNERONS : Audacieux et inventifs

4. Ils ont investi leur fortune « Je suis entrepreneur, j'ai besoin d'action »

Florence Jacquemoud - La vigne - n°247 - novembre 2012 - page 64

PDG d'une société d'édition de logiciels, Philippe Lejeune a racheté le château Chambert, situé à Floressas (Lot), il y a cinq ans. Il en a fait la plus grande propriété bio de l'AOC Cahors.
PHILLIPE LEJEUNE est tombé sous le charme du château Chambert et de ses 65 hectares de vignes en coteaux. © F. JACQUEMOUD

PHILLIPE LEJEUNE est tombé sous le charme du château Chambert et de ses 65 hectares de vignes en coteaux. © F. JACQUEMOUD

« Je suis entrepreneur, j'ai besoin d'action, confie Philippe Lejeune. Ce qui m'intéresse, c'est le marketing, la vente et les voyages pour l'exportation. Être assis sur un tracteur toute l'année ne me passionne pas. Il me fallait donc un domaine suffisamment grand, possédant un terroir de qualité, ayant déjà une certaine notoriété, des réseaux de distribution et, si possible, un joli site pour développer l'œnotourisme. Il me fallait aussi regrouper suffisamment de garanties pour rassurer les banques. »

Philippe choisit le Lot, un département où il a souvent passé ses vacances et où le rapport qualité prix de l'hectare est le meilleur. Le château Chambert est la dernière propriété qu'il visite. Séduit par la splendide bâtisse et les 65 hectares de vignes en coteaux, il l'achète fin 2007.

« Si le fruit est excellent, le produit final le sera »

Le domaine lui-même sert de caution aux banques pour compléter l'apport de 400 000 euros du néovigneron. En cinq ans, Philippe investit encore 300 000 euros en matériel et replantations (10 ha). Son premier achat est une machine à tri, afin que « ce qui entre dans les cuves soit le plus parfait possible. Si le fruit est excellent, le produit final le sera aussi », souligne-t-il.

En 2009, il se lance dans la certification en bio. Il découpe son domaine en une centaine de parcelles, soignées et vendangées différemment selon leur sol et leur orientation.

Dans le chai, une trentaine de cuves en inox qu'il a équipées en thermorégulation permettent de travailler à la parcelle, avant que le vin passe en barrique. Il vend tout en bouteille entre 6 et 24 euros TTC le col à la propriété, hormis un peu de vrac qui part en Chine.

« J'ai demandé au consultant Stéphane Derenoncourt de m'aider à travailler le mieux possible des vins qui expriment le terroir. On peut ne pas aimer mon vin, mais la signature Chambert garantit qu'il est bien fait », conclut-il.

L'investissement vaut-il le coup ?

« Chambert faisait partie des meilleures propriétés viticoles de Cahors (Lot), mais il s'était un peu endormi. Lorsque je l'ai racheté, j'ai pu négocier le stock à un prix très bas et je réussis aujourd'hui à valoriser la vente des bouteilles avec de bonnes marges, ce qui a très vite remis la machine en route. Je ne peux pas parler de rentabilité financière pour le moment. Mais j'estime que c'est un bon investissement, qui sera rentable à terme. Cette propriété offre tous les éléments clés du succès, pour peu que je réalise correctement mon travail commercial. »

Cet article fait partie du dossier LES NÉOVIGNERONS : Audacieux et inventifs

Consultez les autres articles du dossier :

DATES CLÉS

2007 : rachat du château Chambert.

2009 : conversion des 65 ha de vignes en bio.

2012 : premier millésime bio.

L'essentiel de l'offre

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