En un mois, la viticulture a marqué des points dans son bras de fer l'opposant à la Commission européenne à propos des droits de plantation.
Le 7 novembre, l'Association européenne des régions viticoles a frappé un grand coup. Elle a réuni près de 250 viticulteurs et élus de toute l'Europe à Bruxelles, en Belgique, lors d'un colloque où les intervenants ont demandé de « réintroduire l'encadrement du potentiel de production par des droits de plantation pour toutes les catégories de vin ». Une journée d'action est alors prévue en France pour le 11 décembre.
Cette montée en pression a-t-elle fait bouger les lignes ? À peine dix jours plus tard, José Manuel Silva Rodriguez, le président du groupe à haut niveau (GHN) sur les droits de plantation, a accordé une interview apaisante à Agra Europe. Il y déclare que « la libéralisation totale n'est une option pour aucune catégorie de vin ». Il parle d'un « système d'autorisation des extensions de plantation » et explique que « chaque État membre devra reconnaître le type d'organisation qui devra jouer un rôle dans la gestion des autorisations ».
Clause de sauvegarde
Pour éviter les dérapages, il cite deux options : une clause de sauvegarde ou la « fixation d'une limite de croissance maximale des surfaces plantées dans l'Union européenne », avec la possibilité de réduire cette croissance si l'on perçoit un déséquilibre.
Puis, le 27 novembre, une délégation de vignerons à laquelle la Cnaoc s'était jointe, a rencontré le commissaire européen Dacian Ciolos. Peu d'informations ont filtré mais, interrogé sur le dossier des droits de plantation lors du salon Vinitech, Bernard Farges, président de la Cnaoc, a annoncé le 29 novembre que la journée d'action du 11 décembre était « repoussée au moins jusqu'en janvier ». Soit après la quatrième et dernière réunion du GHN, prévue le 14 décembre et qui se présentait, au début du mois, sous de bons auspices pour la viticulture.