Eviter la double peine. Tel est l'objectif sur lequel se concentre Roland Mistre, propriétaire du domaine La Grand'Vigne, 12 ha à Brignoles (Var). Après avoir perdu la quasi-totalité de sa récolte suite à un violent orage de grêle le 27 mai, ce viticulteur n'a qu'une crainte : perdre ses marchés faute de pouvoir les approvisionner.
Comme ses autres collègues sinistrés, il a pu bénéficier d'une autorisation exceptionnelle de la part des douanes pour acheter du raisin, des moûts ou des vins dans la limite de 80 % des volumes déclarés lors de sa dernière récolte. Cette autorisation d'achat porte sur les mêmes cépages et les mêmes appellations que la récolte habituelle des 12 ha de l'exploitation, plantée en AOC Coteaux varois et en vin de pays du Var.
Achat aux cours du vrac
« J'ai surtout acheté des moûts, indique-t-il. Comme mes voisins avaient subi le même orage de grêle, je suis allé m'approvisionner à une quinzaine de kilomètres, auprès d'un groupement de producteurs et de vignerons indépendants. J'ai acheté au cours du vrac, moins 6 ou 10 %. Je me suis couvert à hauteur de 60-65 %. Si je n'ai pas assez pour assurer ma commercialisation, je pourrai toujours compléter par des achats de vin en cours de campagne. » D'habitude, le domaine La Grand'Vigne commercialise 25 000 à 30 000 cols par an. Le secteur traditionnel (cavistes, restaurants et grossistes) est le premier client avec 50 % des volumes. Les ventes au caveau représentent un peu plus du quart. Le reste est destiné aux grandes et moyennes surfaces. La fourchette de prix de vente aux particuliers est comprise entre 5,50 et 9,50 euros TTC le col.
Roland Mistre ne compte pas augmenter le prix de ses vins, considérant qu'il doit rester concurrentiel. « Ce que je veux surtout éviter, c'est perdre mes clients », répète-t-il.
Côté assurance, le viticulteur n'a pas encore fait ses comptes. Il était assuré pour la moitié de ses surfaces. L'indemnisation est en cours.