Dès cette année, une étiquette de performance énergétique devrait être attribuée à chaque tracteur après son passage au banc. Elle indiquera le classement du tracteur selon une grille allant de A à G, depuis les plus économes jusqu'aux plus gourmands en gazole, comme c'est déjà le cas pour les appareils électroménagers ou les logements.
Ce classement sera établi selon l'indice Cibem (classification indice banc d'essai moteur), calculé en comparant la consommation du tracteur à une valeur de référence issue des résultats des trois mille passages au banc mobile réalisés chaque année.
Le BCMA (Bureau de coordination du machinisme agricole), les Cuma, l'association Aile et les entrepreneurs à l'origine de cette démarche se sont aussi intéressés aux tracteurs neufs. Pour ces derniers, le BCMA a mis au point un indice de rendement moteur établi à partir des essais OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) à la prise de force et à charge partielle réalisés par les constructeurs.
Alléger le poste carburant autant que possible
Cet indice complétera la fiche descriptive des tracteurs dans le Tractoguide du BCMA. Il apparaîtra dès la prochaine édition. Il permettra aux agriculteurs de comparer les engins selon leur performance énergétique. Il les invitera à intégrer la consommation parmi les critères d'achat. Cela afin d'alléger autant que possible le poste carburant, qui représente plus de 50 % de la consommation directe d'énergie en agriculture.
Cependant, la classification énergétique de tous les tracteurs n'est pas pour demain. Pour les tracteurs d'occasion, il n'est pas possible d'extrapoler les résultats obtenus sur un modèle à tous les autres en circulation. En effet, il est courant de mesurer un écart de consommation de 30 % entre deux tracteurs identiques. « Et si le tracteur est mal entretenu ou si son moteur n'est que rarement utilisé à pleine charge, la consommation peut passer du simple au double », constate Vincent Choco, technicien au banc de l'association Top machine Aquitaine.
Concernant les tracteurs neufs, le calcul de l'indice de rendement moteur est conditionné à la communication des résultats des tests OCDE par les constructeurs. Or, peu d'entre eux le font. À ce jour, le BCMA n'a pu calculer l'indice que d'une quarantaine de tracteurs standards et d'aucun tracteur spécialisé.