Notre pays n'a pas su profiter de l'essor du marché mondial du vin ces vingt dernières années. Une récente étude de FranceAgriMer montre qu'au début des années quatre-vingt-dix, les vins français pesaient 29 % des échanges mondiaux de vin.
En 2011, la France ne représentait plus que 14 %. Dans le même temps, nos concurrents européens sont passés de 49 à 52 % et le Nouveau Monde de 3 à 25 %. En valeur absolue, nos volumes sont restés quasiment stables, autour de 14 millions d'hl sur la moyenne quinquennale. Mais cette part du gâteau doit être comparée au gâteau lui-même, qui a bien grossi… L'analyse des importations allemande, britannique et américaine est édifiante. Dans ces trois pays acheteurs de vin, on constate que les importations globales ont beaucoup augmenté : de 12 % sur cinq ans en Allemagne et au Royaume-Uni et de 18 % aux États-Unis. Sur la même période, la France a enregistré respectivement + 6, - 12 et - 8 %. Nos voisins, eux, ont su surfer sur la vague. En Allemagne, l'Italie, premier pays fournisseur, a progressé de 12 % en cinq ans et l'Espagne de 35 %, passant ainsi devant la France. Au Royaume-Uni, c'est l'Italie (+ 33 % en cinq ans) qui est passée devant nous, ainsi que l'Australie (+ 9 %). Aux États-Unis, l'Italie a profité du réseau des pizzerias pour incarner l'image des vins faciles à boire.
Certes, la réputation des vins français est toujours bonne. Mais nos vins sont associés à une consommation statutaire. Pour un vin de tous les jours, on ne pense pas à nous… Dommage…