À Bandol (Var), les vignerons sont furieux contre la mairie de Sanary-sur-Mer, l'une des cinq communes de l'aire de l'AOC Bandol qui couvre 1 500 ha. La mairie veut arracher 4 ha de vignes en AOC pour y faire pousser un troisième stade. Le projet figure dans le plan local d'urbanisme (PLU) de la commune. L'ODG des vins de Bandol l'a attaqué en justice. « Le tribunal administratif l'a annulé en septembre, invoquant le manque de concertation. Mais nous n'avons pas encore obtenu gain de cause », signale Jean-Sébastien Thiollier, le président de l'AOC Bandol, à la tête d'un domaine à Saint-Cyr-sur-Mer. La mairie a déposé un nouveau PLU. Elle persiste à vouloir arracher des vignes au profit de la construction d'un stade. « Le domaine de Terrebrune, qui exploite ces vignes, s'est dit prêt à les acquérir », poursuit le président. Cela n'a pas été possible. La Safer, propriétaire des terrains, a décidé de les « réserver à la mairie », indique la Coordination rurale du Var dans un communiqué, l'accusant, en prime, « de se comporter une nouvelle fois comme un agent immobilier ».
Une nouvelle action en justice
« La Safer ne joue pas son rôle, fustige aussi Jean-Sébastien Thiollier. Elle fait fi de la protection des espaces agricoles. » Les vignerons ne comprennent pas l'entêtement des élus. La commune compte seulement 10 000 habitants, dont pas mal de retraités, et elle dispose déjà de deux stades. L'ODG de Bandol, qui a sensibilisé l'Inao et la Cnaoc, va intenter une nouvelle action en justice. Elle bénéficie aussi du soutien de la chambre d'agriculture du Var. De son côté, la Coordination rurale annonce « qu'elle défendra bec et ongles l'exploitant et les terres concernées ». Pour les viticulteurs, la mairie de Sanary-sur-Mer mérite un carton rouge.