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VIGNE - POUR APPROFONDIR

Duvigneau robotise le palissage

Martin Caillon - La vigne - n°251 - mars 2013 - page 46

La société Duvigneau et fils développe une machine à palisser semi-automatisée. « La Vigne » l'a vue à l'essai le 19 février en Gironde. Elle devrait permettre de palisser deux fois plus vite avec deux fois moins de personnel.
LA SOCIÉTÉ DUVIGNEAU ET FIS possède trois équipements de palissage, tous composés d'une minipelle, d'un marteau, d'une remorque et d'un dérouleur de fils double-rang. Une machine en version automatisée coûte 135 000 euros.

LA SOCIÉTÉ DUVIGNEAU ET FIS possède trois équipements de palissage, tous composés d'une minipelle, d'un marteau, d'une remorque et d'un dérouleur de fils double-rang. Une machine en version automatisée coûte 135 000 euros.

L'ANTENNE GPS installée sur la colonne de l'enfonce-pieu permet de positionner le piquet avec une précision centimétrique

L'ANTENNE GPS installée sur la colonne de l'enfonce-pieu permet de positionner le piquet avec une précision centimétrique

LE SYSTÈME DE DÉROULEMENT DES FILS sur les deux rangs de part et d'autre de la machine, en simultané, est un brevet Duvigneau. Situé entre les deux colonnes de bobines, le compresseur permet de brancher une pointeuse et une agrafeuse.

LE SYSTÈME DE DÉROULEMENT DES FILS sur les deux rangs de part et d'autre de la machine, en simultané, est un brevet Duvigneau. Situé entre les deux colonnes de bobines, le compresseur permet de brancher une pointeuse et une agrafeuse.

CETTE TABLETTE indique la position des piquets à planter et guide automatiquement la colonne de plantation. À l'approche des emplacements prévus, les cibles passent du rouge au vert. PHOTOS M. CAILLON

CETTE TABLETTE indique la position des piquets à planter et guide automatiquement la colonne de plantation. À l'approche des emplacements prévus, les cibles passent du rouge au vert. PHOTOS M. CAILLON

THIERRY DUVIGNEAU pose les fils releveurs à la hauteur souhaitée à l'aide d'une pointeuse électrique et d'un gabarit gradué réalisé avec un secoueur de machine à vendanger recyclé pour cet usage

THIERRY DUVIGNEAU pose les fils releveurs à la hauteur souhaitée à l'aide d'une pointeuse électrique et d'un gabarit gradué réalisé avec un secoueur de machine à vendanger recyclé pour cet usage

« Aujourd'hui, avec notre machine et une équipe de sept personnes, nous plantons et palissons cinq cents piquets par jour en un seul passage. Demain, nous en installerons le double avec seulement deux ou trois opérateurs », pronostique Thierry Duvigneau à l'arrière de sa machine à palisser.

Le gérant de la pépinière et de l'entreprise de travaux viticoles Duvigneau et fils, basée à Civrac-sur-Dordogne (Gironde), est enthousiaste. Son projet d'automatisation du palissage a été cité au palmarès du dernier Vinitech. Il espère le voir aboutir au plus vite pour répondre à la demande des clients.

La palisseuse mesure 9 mètres de long. Avec ses couleurs vert et mauve flashy, elle ressemble, de loin, à un petit train de parc d'attraction. Mais en s'approchant, on mesure la sophistication du phénomène. Il comprend :

une minipelle avec un bras équipé d'un enfonce-pieu ;

une remorque transportant les piquets (montée à la place de la lame) ;

un dérouleur qui dévide jusqu'à douze fils de part et d'autre de la machine ;

un compresseur embarqué pour clouer les fils aux piquets avec une pointeuse et une agrafeuse pneumatiques. « L'ensemble tourne dans des allées de 5,50 m de large », précise Thierry Duvigneau.

La machine fonctionnera sans chauffeur d'ici peu

Ce mardi 19 février 2013, après deux mois de pluies, la machine est en phase de test sur l'un des rares sols portants de l'exploitation. Olivier Ly et Hugo Gimbert, du Laboratoire bordelais de recherche en informatique, travaillent à la mise au point du guidage automatisé du bras de la minipelle. Un système inédit. Jusqu'à présent, c'est le chauffeur qui donnait le tempo du chantier de palissage. Il commandait l'avancement de la machine, le déplacement du bras et l'enfoncement des piquets. Il était assisté de six opérateurs. Deux saisissaient les piquets dans la remorque à l'avant de la minipelle pour alimenter l'enfonce-pieu. Deux autres contrôlaient l'alignement des piquets dans le rang et en diagonale. Enfin, deux personnes clouaient manuellement les fils sur les piquets à l'arrière de l'enrouleur.

Désormais, la machine fonctionne à l'aide de deux récepteurs GPS dotés de la technologie RTK (Real Time Kinematic). Leur connexion au cerveau du système, logé dans un boîtier situé derrière le siège du chauffeur, permet de guider le bras au centimètre près.

C'est toujours le chauffeur qui fait avancer la minipelle, mais une fois la machine en place dans le rang, il se saisit d'une tablette tactile. Dès que l'opérateur a terminé de placer un piquet le long du guide sous le marteau, le chauffeur appuie sur la touche « Planter piquet » de sa tablette. L'enfonce-pieu se positionne alors en quelques secondes à l'emplacement précis où planter. Puis le chauffeur clique sur « Pilonner ». Et le piquet s'enfonce. L'opération terminée, la minipelle pivote automatiquement pour amener l'enfonce-pieu à l'emplacement du piquet suivant sur le rang d'à côté. À tout moment, le chauffeur peut repasser en mode manuel en pressant la pédale de gauche.

D'ici peu, la machine fonctionnera sans chauffeur. Car une troisième antenne GPS, en cours de montage sur la cabine, permettra à la minipelle d'avancer seule dans un rang et d'accélérer les mouvements du bras. « Cinq secondes suffront pour passer du rang de droite à celui gauche, une fois la machine en position », souligne Thierry Duvigneau. L'opérateur qui pose le piquet sous le marteau déclenchera la frappe à partir du boîtier de commandes fixé sur la colonne de l'enfonce-pieu. Il pourra tout arrêter en cas d'urgence. Les deux opérateurs qui posent les fils pourront faire de même depuis un boîtier similaire situé à l'arrière du dérouleur. Sous peu, il suffira de trois personnes pour palisser fissa deux rangs à la fois.

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