Retour

imprimer l'article Imprimer

AUTANT LE DIRE

" L'effet pervers des aides au secteur viticole "

La vigne - n°253 - mai 2013 - page 6

Globalement, le principe des aides à l'investissement, c'est premier arrivé, premier servi, sachant que les aides sont limitées. Naturellement, la majorité des aides sont donc captées par les grosses structures et principalement le négoce et quelques caves coopératives. Ces dernières bénéficient, comme nous d'ailleurs, des aides à l'export, des assurances Coface, etc.

Pour nous, petites exploitations, ces dossiers de plusieurs dizaines de pages sont compliqués et longs à monter. On y parvient toujours quand il ne reste plus d'argent.

Le résultat de toutes ces aides est que ces sociétés qui achètent du vin en vrac - et qui ont 40 % d'une bonne part de leurs investissements de mise en bouteilles, de stockage et de commercialisation à l'export subventionnés - peuvent sortir des bouteilles à des prix très bas. Ce ne sont pas des altruistes, ils ne vont pas utiliser ce gain de compétitivité pour acheter au bon prix. Le résultat est qu'ils mettent en marché des vins en AOC Bordeaux à moins de 2 euros !!!

Et avec les volumes qu'ils font, ils donnent la référence du prix. Ainsi, ils obligent les petits exploitant à vendre au même prix et sans aide... donc sans marge... et tirent toute une profession vers le bas, que ce soit financièrement ou qualitativement.

Lu sur le blog du château Les Graves de Viaud, à Pugnac (Gironde)

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :