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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Blancs Chablis : une bien fâcheuse surchauffe

M. T. - La vigne - n°254 - juin 2013 - page 68

Alors que le marché de chablis avait retrouvé son point d'équilibre en 2011-2012, les cours ont à nouveau flambé lors de cette campagne. Les opérateurs craignent un retour de bâton.

Il y a comme un air de déjà-vu à Chablis. Les cours se sont emballés et frôlent le record de 2007, laissant craindre un décrochage.

La campagne a démarré sur des prix fermes (550 euros la feuillette de 132 litres en moûts, 600 euros en vin, soit respectivement 417 et 454 €/hl). Mais ces cours n'ont cessé d'augmenter au fil des mois avec une accélération mi-avril. Sur les huit premiers mois, le cours moyen est à 652 euros la feuillette (494 €/hl) sur le 2012 (642 euros pour le 2011, soit 486 €/hl). C'est 23 % de plus par rapport à l'an passé.

Sur ces dernières semaines, les transactions qui, certes, portent sur des volumes restreints, se négocient entre 700 et 720 euros la feuillette (530-545 €/hl). « Nous sommes en surchauffe. Ce niveau de cours est déraisonnable. On s'achemine vers un retournement, comme en 2008- 2009 où, après la flambée des cours de 2007 jusqu'à 700 euros (530 €/hl), les cours avaient brutalement plongé jusqu'à 350 euros la feuillette (265 €/hl). Il va y avoir de la casse », prédit Damien Leclerc, directeur de La Chablisienne. La coopérative, qui commercialise désormais 96 % de sa production en bouteilles, perçoit déjà des signes de ralentissement en France et au Royaume-Uni.

« On va droit dans le mur », confirme un négociant. Le volume de la récolte 2012 n'a pourtant pas chuté à Chablis dans les mêmes proportions que dans le reste de la Bourgogne. « Nous accusons un recul de 12 à 15 % par rapport à une année classique. Il a été ramené à 3 à 4 % grâce aux VCI », estime Frédéric Gueguen, le président de l'AOC. La hausse des cours est plutôt à mettre à l'actif de la demande très soutenue. « Beaucoup d'opérateurs bourguignons se sont tournés vers Chablis pour trouver du chardonnay et compenser la très faible récolte d'AOC de Bourgogne », analyse Frédéric Gueguen, qui redoute lui aussi un retour de bâton, mais pas dans les mêmes proportions qu'en 2008-2009. « Nous avons diversifié nos clients à l'export. S'il y a un retournement de marché, il devrait être plus atténué », assure-t-il.

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