Satisfaction générale après l'accord européen du 26 juin préservant un encadrement des plantations nouvelles de vignes au sein de l'Union européenne. Seuls les négociants font un peu la moue. Il est vrai qu'il fut un temps où ils soutenaient la libéralisation des plantations. Désormais, ils font remarquer qu'avec 1 % de croissance par an au maximum, le vignoble européen continuera de diminuer puisqu'il recule déjà un peu plus vite que cela.
La France, quant à elle, a perdu 11 % de ses surfaces entre les deux derniers recensements agricoles. On peut donc penser qu'avec 1 % de plantations nouvelles chaque année, elle mettra fin à ce déclin. Une bonne chose. Reste à savoir si la production voudra tenir ce rythme, qui correspond presque à un quadruplement du rythme actuel de plantations nouvelles.
Même dans les régions qui se portent bien, la viticulture ne semble pas pressée de se mettre dans une perspective de croissance de ses surfaces. Elle a encore en mémoire les récentes années difficiles. Elle sait que le négoce trépigne devant la progression régulière de la consommation mondiale. Elle attend qu'il offre des assurances et des contreparties avant de prendre des risques. Espérons que cette période d'observation ne durera pas trop longtemps et que les enchères ne monteront pas trop haut. Car seuls de rares appellations sont capables de rester dans la course en entretenant la rareté. Les autres doivent répondre à la demande lorsqu'elle s'offre à eux, ou prendre le risque de se faire évincer par des concurrents plus audacieux. Espérons aussi que les responsables professionnels sauront tempérer leur inclination à vouloir contrôler tout ce qui se passe dans leur appellation et dans les autres. Les connaissant, on peut compter sur eux pour exiger de l'administration qu'elle réclame de multiples garanties et documents aux viticulteurs et aux nouveaux entrants qui voudront des autorisations de planter à partir de 2016.
Or, le nouveau système se veut plus simple que l'ancien. Le ministère de l'Agriculture a assuré qu'il y veillerait lors du congrès des coopératives début juillet. La meilleure assurance en la matière est que son budget diminue. Il pourra donc consacrer moins d'énergie à l'examen de lourds dossiers.