Retour

imprimer l'article Imprimer

ACTUS - RÉGIONS

Bourgogne Le vignoble trop blanc ?

CÉDRIC MICHELIN - La vigne - n°255 - juillet 2013 - page 10

Le succès commercial des crémants de Bourgogne et la part grandissante des plantations de chardonnay ont affaibli la production de rouges.

Le blanchiment de la Bourgogne pose question : impacté par le succès des crémants et la part grandissante des plantations de chardonnay, la production de rouges baisse d'années en années.

Les chiffres sont éloquents sans même compter les pertes de récoltes exceptionnelles de 2012. Ainsi, l'offre 2011 affichait déjà - 31 % en volume (49 637 hl) pour les AOC Villages et Premiers crus de la côte de Nuits ou encore - 22 % (96 767 hl) pour ceux de la côte de Beaune par rapport à la moyenne des cinq millésimes précédents (respectivement 71 644 hl et 123 701 hl).

Conséquence : les cours ont bondi. Le négoce a dû lisser ses prix clients et rogner sa marge.

« La situation pourrait devenir critique sur les vins d'entrées de gamme et à rotation rapide », souligne Pierre Gernelle, directeur de l'Union des maisons des vins Bourgogne.

Lors de son assemblée générale du 5 juillet, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) a réfléchi aux moyens de relancer la production de rouges.

Pour certains représentants du négoce, aucune possibilité ne doit être exclue en matière de co-investissements dans la plantation comme dans la commercialisation.

Instaurer une confiance réciproque. Pour réaliser des plantations nouvelles, la viticulture attend des garanties d'écoulement à long terme en contrepartie de quoi le négoce réclame de « copiloter le potentiel de production ». Rappelons que certaines parties du vignoble bourguignon bénéficient d'un potentiel d'extension, notamment dans le Mâconnais, le Couchois, le Chalonnais, voire la plaine de Côte-d'Or.

Reste à savoir comment instaurer une « confiance réciproque » entre production et négoce sur le sujet des plantations nouvelles. « Il n'y a pas de solution toute prête. Les entreprises décideront de leur stratégie. Mais il faut espérer qu'une dynamique collective enraye la "dérive" actuelle, préjudiciable à notre région qui a une image de vins rouges d'excellence », espère André Ségala, le directeur du BIVB.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :